Mauritanie : vers la course à l’uranium et aux phosphates

La Mauritanie qui dispose déjà de richesses naturelles, le fer, le cuivre et l’or qui ne profitent qu’’aux sociétés minières étrangères, les observateurs s’interrogent sur la course des autorités de Nouakchott pour accélérer l’exploitation de l’uranium et des phosphates qui va creuser davantage l’écart entre les riches et les pauvres en Mauritanie.

La Mauritanie qui pourrait devenir d’ici 2023 un des pays leaders en matière d’hydrogène vert est en train de mener une course vers l’exploitation de l’uranium dans un contexte international de crise énergétique. La future mine d’uranium exploitée par Tiris Ressources la filiale d’Aura Energie au Nord de la Mauritanie a des arguments solides pour convaincre les autorités de Nouakchott qui pourraient bénéficier de revenus de plus de 2 milliards de dollars par rapport à des prévisions de 2023. Les réserves sont considérables pour un pays qui ne fait pas encore partie des producteurs mais la projection est une aubaine pour le régime de Ould Ghazouanià assuré d’une reconduction pour un quinquennat c’est-à-dire jusqu’en 2029.

Encore une fois la société exploitante détiendra 85 pour cent des intérêts et la Mauritanie 15 pour cent L’uranium. ’est un marché alléchant pour un pays qui recèle déjà d’énormes ressources naturelles le fer, l’or et le cuivre mais qui ne profitent qu’aux sociétés étrangères. L’uranium n’échappera pas à cette triste réalité de mal gouvernance qui appauvrit davantage les trois quarts des Mauritaniens. Dans cette course à de nouvelles richesses nationales, les phosphates secteur prometteur, figurent également en bonne position au moment où six permis d’exploitation sont remis à des sociétés. Le gouvernement veut aller vite et convaincre les investisseurs étrangers à exploiter un site dont les réserves sont estimées à 160 millions de tonnes en 1980. Et comme l’uranium, la Mauritanie conservera 20 pour cent du capital. L’uranium, les phosphates et bientôt le gaz, les Mauritaniens n’échapperont pas à la malédiction des richesses naturelles.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 04 mars 2024)

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