L’accélération d’ouvrir les deux postes frontaliers entre Tindouf et Zouérate symbolisée cette semaine par la rencontre de Tebboune et de Ould Ghazouani avec au bout la mise en place d’une zone franche qui permettra aux populations des deux pays de circuler librement et d’échanger, est l’aboutissement d’une stratégie algérienne de reprendre le leadership du Maghreb.
L’ambition du président algérien est d’isoler le Maroc sur le plan politique pour l’autodétermination du peuple sahraoui et sur le plan économique d’ouvrir une route pour les échanges commerciaux avec la Mauritanie dans la perspective de la route transsaharienne qui traverse six pays africains dont l’Algérie et la Mauritanie jusqu’au Nigéria. Le président Tebboune ne ménage plus ses efforts pour tendre la main à son homologue mauritanien en multipliant des accords commerciaux voire militaires. Il va même jusqu’à proposer une maison de la presse à Nouakchott.
Une idée intéressante pour Ould Ghazouani pour contrecarrer davantage les médias indépendants considérés trop libres et gênants pour sa gouvernance à quelques mois de la fin du quinquennat. L’idée de la construction du Maghreb avec seulement l’Algérie, la Mauritanie et la Tunisie, émise par le Mouvement Al BINA n’est pas étrangère au vœu pieux de Tebboune de faire de la Mauritanie le tendon d’Achille de sa politique africaine et arabe. La perspective pour la Mauritanie de devenir d’ici 2030 un grand pays gazier du Maghreb intéresse au plus point Tebboune.
Mais cette déparche de vouloir écarter le Maroc risque de faire plus mal à la Mauritanie dont la neutralité sur le Sahara occidental n’est pas à marchander. Courtisé par Rabat et Alger, Nouakchott a intérêt à préserver ses propres intérêts.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 25 février 2024)
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com
