« On rend absurde ce que l’on n’explique pas » dit un maître de la sociologie.
Une petite phrase du président Macky Sall, prononcée hier, remet les pendules à l’heure même si certains persisteront, on peut le craindre, à voir midi à leur porte.
Au détour d’un argumentaire, Macky a rappelé que le Conseil constitutionnel a annulé la loi et le décret qui en est tiré. Eh oui dans cet ordre-là ! Au commencement, était donc la loi. Jusqu’à plus ample informé, Macky Sall ne fait pas les lois et, à l’Assemblée, son parti ne fait pas sa loi. Au propre comme au figuré puisqu’il n’y détient qu’une majorité relative.
La manière dont a été fabriquée la majorité qui a pondu la fameuse loi, ses motivations sont une autre histoire. Mais on sait que ce n’est pas d’aujourd’hui que les parlements abritent des marchandages politiques plus ou moins opaques. Y compris dans des démocraties établies.
Vote pour moi et je te donne une gendarmerie ou une école… Faire mine de découvrir cette réalité relève a minima de la naïveté. En mettant ses pas dans d’autres, Macky Sall n’a donc pas tout à fait agi en dictateur.
Les mots ont un sens et certaines comparaisons n’en ont pas, en plus d’être particulièrement malvenues. Que Maki ait agi en maquignon est en revanche possible. Mais depuis quand, demande-t-on aux politiques un certificat de virginité ?
Une anecdote pour conclure. Il y a quelques années, un ancien PM français, Michel Rocard, mettait à profit l’expertise d’un de ses conseillers, 1er à l’agrégation de droit public, Guy Carcassonne (RIP), pour concocter des majorités improbables à l’assemblée. Rocard y disposait d’une majorité relative. C’est dire !
Tijane BAL pour Kassataya.com
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