Mauritanie : Biram Abeid à l’épreuve de l’immunité parlementaire

La levée de l’immunité parlementaire du député Biram Abeid par l’Assemblée nationale ouvre une bataille juridique entre le leader anti-esclavagiste et le président de l’UFP qui avait porté plainte contre lui pour diffamation. Une épreuve difficile à laquelle s’attend le président de l’IRA pour apporter ses preuves. A défaut c’est la condamnation à de lourdes peines.

Décidemment l’Assemblée nationale de 2023 est en passe de détenir des records de plaintes pour des levées de l’immunité parlementaire des députés de l’opposition dont cette semaine celle de Biram Abeid du parti SAWAB qui a accusé le président de l’UFP Ould Maouloud d’avoir reçu 500millions d’ouguiyas de l’homme d’Affaires Bouamatou en 2019. Une nouvelle affaire judiciaire qui risque de peser sur les présidentielles de juin prochain si le leader harratin est condamné à une lourde peine. Une Inéligibilité qui priverait l’opposition au système un candidat sérieux contre Ould Ghazouani.

C’est le parti au pouvoir INSAF le premier qui peut se réjouir de ce torchon qui brule entre Biram Abeid et Ould Maouloud. La grande perdante c’est l’opposition avec de nouveaux candidats de la diversité novices comme le nouveau président de l’AJD-MR Bâ Mamadou Bocar sur les traces de son prédécesseur et qui devra prouver sur le terrain avec un maillage sur le territoire. Biram Abeid ne craint pas de se retrouver devant un tribunal auquel il est habitué dans son long combat contre l’esclavage en Mauritanie et qui lui a valu la notoriété internationale.  Son absence pourrait se faire sentir sur la scène nationale.

Au-delà, cette affaire politico-judiciaire est révélatrice d’un malaise au sein de l’opposition démocratique dont l’ancien président Ould Aziz détenait des secrets sur ses leaders notamment leurs relations avec le richissime Bouamatou financeur de campagnes présidentielles dont Biram Abeid en avait bénéficier en 2019 soit 200 millions d’ouguiyas du milliardaire mauritanien. Les observateurs s’attendent à des révélations fracassantes sur le financement des partis de l’opposition par les hommes d’affaires mauritaniens.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 21 février 2024)

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