Israël définitivement mis au ban de l’Union africaine

L’Union africaine a retiré son statut d’observateur à Israël. Mais grâce à sa diplomatie active en Afrique, l’Etat hébreu reste influent sur le continent.

Le Monde – L’incident avait marqué les esprits. En février 2023, lors du précédent sommet de l’Union africaine (UA), une délégation israélienne avait été expulsée sans ménagement de l’Assemblée générale de l’UA alors que s’engageaient les discussions entre les chefs d’Etats du continent, à Addis-Abeba. L’Afrique du Sud et l’Algérie, les deux pays à l’origine de la mise à l’écart des représentants israéliens, s’opposaient à la présence de l’Etat hébreu en tant que membre observateur au sein de l’organisation panafricaine. Mais la question n’avait pas été formellement tranchée.

Un an après cet incident diplomatique, la guerre dans la bande de Gaza a mis un terme à ce débat. « Le dossier concernant l’accréditation d’Israël est clos », confie un haut cadre de l’UA. L’organisation a suspendu son statut d’observateur. « Israël n’est pas invité au sommet », a précisé Ebba Kalondo, la porte-parole du président de la commission de l’UA, samedi 17 février. Après une décennie d’efforts diplomatiques et deux ans après son accréditation, Tel Aviv est donc définitivement mis au ban de l’institution.

A l’inverse, l’Union africaine a déroulé le tapis rouge au premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammad Shtayyeh, qui a savouré, à la tribune de l’Assemblée générale, les longs applaudissements des chefs d’Etats d’un continent majoritairement acquis à sa cause. « Les Palestiniens défendent leur pays comme vous, en Afrique, avaient défendu vos terres contre le colonialisme », a-t-il lancé devant le parterre de leaders africains.

Ces derniers n’ont pas retenu leurs coups au moment de condamner l’offensive israélienne, « la plus flagrante » violation du droit humanitaire international, selon les mots du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qui accuse Israël de vouloir « exterminer » les habitants de Gaza.

La décision de la CIJ contre Israël célébrée à l’UA

Après lui, le président comorien Azali Assoumani a tenu à remercier l’Afrique du Sud d’avoir porté plainte auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) pour dénoncer « le génocide qu’Israël est en train de commettre sous nos yeux ». Le dirigeant comorien, qui a été réélu en janvier à la tête de l’archipel après un scrutin entaché de fraudes, s’était distingué en septembre 2023 par une sortie antisémite. « Nous devons vivre avec les catholiques mais aussi avec les maudits Juifs, que la colère de Dieu s’abatte sur eux. Les Juifs sont les maîtres du monde. Ils ne sont pas comme nous. Ils se tiennent tapis dans l’ombre et se révèlent au moment opportun », avait-il déclaré lors de l’inauguration d’une mosquée sur l’île d’Anjouan.

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(Addis-Abeba, envoyé spécial)

 

 

Source : Le Monde  – (Le 18 février 2024)

 

 

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