Mauritanie : Ould Ghazouani est assis sur un volcan endormi

La Mauritanie est menacée dans son existence depuis son accession à l’indépendance en 1960 Une cohabitation écornée par les différents locataires du palais de Nouakchott de Mokhtar Ould Daddah a Ould Ghazouani. 

64 ans après les Mauritaniens vivent toujours en chiens de faïence. Cette question nationale remonte au congrès d’Aleg de 1948 qui consacre l’émergence de deux courants opposés. L’un qui prône l’arabite de la Mauritanie  sous la houlette de Mokhtar Ould Daddah qui va devenir le premier président mauritanien et l’autre revendiquant une identité plurielle sous la houlette de l’élite negro-africaine. Deux ans après l’indépendance la Mauritanie bascule dans l’arabisation de l’enseignement avant sa généralisation à partir de 1986. Et depuis la cohésion sociale et l’unité nationale se posent avec acuité. L’élite arabo-berbere en première ligne ses dirigeants refusent d’admettre une Mauritanie plurielle et plongent le pays dans un Racisme d’Etat exacerbé par les gouvernances militaires depuis 1978.

Dans ces conditions le développement économique apparaît utopique pourtant dans un pays riche en ressources naturelles. C’est la gestion de cette richesse qui est pointée du doigt sous des régimes militaires sous vernis democratique. Après 64 ans d’indépendance le pays est toujours menacé dans son existence. Les différentes composantes nationales vivent comme des chiens de faïence. Ce volcan endormi risque de se réveiller un jour avec les dernières réformes de Ould Ghazouani sur l’education qui assimilent par force les écoliers non arabophones. Ould Ghazouani paracheve ainsi l’arabisation en reléguant au second plan l’apprentissage des langues nationales ( pulaar, soninke et ouolof).

C’est la diversité culturelle qui prend un coup et le vivre ensemble menacé. Par ailleurs le successeur de Ould Aziz poursuit la politique du Grand effacement des populations de la Vallee avec l’accaparement des terres agricoles par l’Etat au profit des hommes d’affaires nationaux et etrangers.Les observateurs s’interrogent sur l’existence d’une nation mauritanienne dont la construction passe par une égalité entre tous les Mauritaniens et une Mauritanie apaisée et réconciliée avec elle-même.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 10 février 2024)

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