Nous sortons de quelques jours de lévitation. D’un de ces moments de grâce que le totem football sait procurer. Encore un immense merci à nos artistes !
Les phobiques invétérés à tout sentiment de cohésion se sont empressés de polluer l’ambiance. Ces terrassiers de l’identité renouèrent très tôt avec leur exercice favori : la «fouille identitaire».
Couleur de peau, patronyme, prénom, origine fantasmée, tout y passe pour détecter au laser le non mauritanien, «l’étranger imaginaire ». Autant dire, à leurs yeux injectés de sectarisme, la quasi-totalité de l’équipe. Trop noire à leur goût ! Il va sans dire que les mêmes ne mettent pas la même ardeur à rechercher l’absence de Noirs partout ailleurs. Mais quelques-uns sur un terrain de foot, c’est déjà trop ! La coupe est pleine. Trop peu, c’est déjà trop.
Quelques autres, à l’inverse, furent admirables. et dirent ce qu’il y avait à dire. Ils parlèrent contre eux-mêmes. Reste que leur parole soulève une question au-delà de leur personne, de leur indéniable sincérité et de leur belle âme.
Que comprendre du fait que, dans un pays de citoyens réputés égaux, certains aient qualité pour attester de la citoyenneté d’autres, les authentifier en quelque sorte ? Oui, en langage administratif, cela s’appelle ainsi même si la démarche se rapporte aux documents.
Tijane BAL pour Kassataya.com
