RFI – À Nouakchott, en décembre et janvier les mariages mauritaniens s’enchainent. Ceux de grandes familles mauritaniennes sont des événements très attendus dans la capitale, qui s’étalent généralement sur plusieurs jours. D’abord avec la mise en place de « veillées » festives avec les femmes d’un côté et les hommes de l’autre. Puis avec des cérémonies mixtes et séparées. L’occasion de faire perdurer les traditions ancestrales mauritanienne. Reportage.
Les tambours et chants des griots résonnent. Dès que les hommes des deux familles ont officialisé le mariage à la mosquée, les femmes se réunissent en nombre chez la mariée pour célébrer l’union. « Ils sont officiellement mariés aux yeux de Dieu, comme on dit », lance l’une d’entre elles.
L’occasion aussi selon la sœur du marié d’apporter une partie de la dot et de renforcer les liens. « On a ramené l’argent on a aussi ramené des sucreries, explique Mariem. On se rencontre, on se souhaite du bonheur, c’est pour nous unir ».
La mariée, cachée sous un voile blanc…
Le mari et ses amis ne rejoignent les femmes que plus tard, lors de la cérémonie du « Toga », pour remettre la bague. La mariée rejoint alors aussi les convives, toujours cachée sous un grand voile blanc. Une protection essentielle, selon Toutou, l’une des tantes de la mariée : « Pendant cette période, la mariée elle a beaucoup de charme et pour ne pas que ce charme s’envole il faut qu’elle se cache. La mariée est pudique. Elle a du respect envers les plus âgées. C’est tout une ambiance et ça plaît à tout le monde…. Sauf à la mariée (rires). »
Une amie de la mariée ajoute, amusée : « C’est un peu notre jeu finalement, c’est un cache-cache avec la mariée. Tout le monde veut la voir, veut voir à quoi elle ressemble. »
Et sous un voile noir
Dernière soirée : la cérémonie du « Marwah ». Accompagné par ses amis, le mari vient chercher son épouse cachée cette fois sous un voile noir, pour l’emmener en lune de miel. Si les copines de la mariée ne la cachent pas entre temps, comme le veut la coutume. Ahmed, ami du marié, amusé, explique : « Elles vont essayer de l’empêcher de l’emmener avec lui. Mais on va forcer, on va forcer la route, on va la prendre, ça fait partie du jeu ! »
Aminetou, une deuxième tante de la mariée, explique : « Ce sont généralement les copines de la mariée qui volent la mariée pour demander une autre invitation (au mari) pour avoir l’occasion de continuer la fête. Moi, j’ai une sœur, on l’a cachée chez le marié. Il l’a cherchée partout… Sauf chez lui (rires) ! »
Les festivités auront duré en tout 5 jours et auront réuni près de 400 convives.
Notre correspondante à Nouakchott, Léa Breuil
Source : RFI
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