France – Mauritanie – Bassin d’Arcachon : les deux bancs d’Arguin, celui d’Afrique et celui de Gironde, signent une convention

Il existe deux bancs d’Arguin dans le monde : celui du bassin d’Arcachon et celui d’Afrique, au large de la Mauritanie, bien plus vaste que le premier. Une association unit depuis l’an passé les deux structures et des échanges débutent entre les deux

Sud Ouest – Ils ont de grandes différences et de nombreuses similitudes, leur nom par exemple. Il existe deux bancs d’Arguin dans le monde. L’un est en Gironde, l’autre en Afrique, sur les côtes de Mauritanie. Ils sont tous deux protégés et les échanges s’intensifient entre eux.

 

Ils ont de grandes différences et de nombreuses similitudes, leur nom par exemple. Il existe deux bancs d’Arguin dans le monde. L’un est en Gironde, l’autre en Afrique, sur les côtes de Mauritanie. Ils sont tous deux protégés et les échanges s’intensifient entre eux.

1 – Un même nom, qui vient de Mauritanie

 

Ils ont le même nom : Arguin. Mais c’est en Afrique que ce nom apparaît pour la première fois en 1442 sur les cartes portugaises. Il serait d’origine locale, explique la Sepanso, la fédération d’associations de protection de la nature en charge de la Réserve naturelle nationale (RNN) du banc d’Arguin girondin, créée en 1972 : « Le nom est vraisemblablement local, emprunté aux Azenègues, une tribu berbère de pêcheurs. Il désigne une plante. »

Le banc d’Arguin est situé sur la côte ouest de la Mauritanie.
Le banc d’Arguin est situé sur la côte ouest de la Mauritanie.Source Google Earth

En France, il est écrit pour la première fois en 1835 sur la carte d’un hydrographe à l’entrée du Bassin. Et il fait directement référence au terrible naufrage de la Méduse, le 2 juillet 1816, au large de la Mauritanie.

La vue sur le banc d’Arguin depuis La Teste-de-Buch.
La vue sur le banc d’Arguin depuis La Teste-de-Buch.Archives Franck Perrogon

2- Des différences d’échelle et de taille

Entre les deux Arguin, la différence est d’abord celle de la taille. Créé en 1976, le Parc national du banc d’Arguin (PNBA) s’étend sur un tiers du littoral mauritanien, soit 12 000 km² quand le banc girondin a atteint la superficie de 188 hectares en septembre 2020 (et 32 hectares en mars 2003) ! Rien à voir ! La réserve girondine, au-delà du banc, couvre 4 360 hectares.

Seuls les bénévoles chargés de la médiation avec le public, recrutés l’été, ont le droit d’habiter sur le banc d’Arguin, contrairement au Mauritanien où les Imraguens ont toujours vécu.
Seuls les bénévoles chargés de la médiation avec le public, recrutés l’été, ont le droit d’habiter sur le banc d’Arguin, contrairement au Mauritanien où les Imraguens ont toujours vécu.Archives David Patsouris

Et si personne n’habite sur l’Arguin français, 1 200 personnes y vivent en Mauritanie. Les Imraguens sont un peuple de pêcheurs présents depuis des siècles. Leur situation dans la République islamique de Mauritanie est particulière dixit les documents officiels du PNBA : « Ces populations ont su mettre en œuvre, à travers des techniques ancestrales, des méthodes spécifiques de gestion des ressources et des écosystèmes marins et côtiers qui concilient encore les impératifs de la conservation et la nécessité de leur exploitation. »

3 – Deux bancs protégés pour préserver la biodiversité

Ce sont deux espaces protégés parce que tous deux abritent une biodiversité impressionnante. Outre ses 200 espèces végétales, l’Africain accueille pendant l’hiver plus de deux millions d’oiseaux migrateurs. Il abrite aussi des gazelles, des hyènes, des chacals, des fennecs, etc. Soumis à un phénomène d’upwelling (remontée des eaux froides à la surface), « c’est une zone de reproduction et de frayère sans égale dans la région ». En effet, le secteur regorge de poissons, de raies, de requins, de dauphins, d’orques, de tortues, etc. Le parc a été créé pour protéger cette biodiversité face à la pêche industrielle et même la chasse. Il a été classé site Ramsar (zone humide d’importance internationale) en 1982, puis Patrimoine mondial de l’Unesco en 1989. Seul le millier d’Imraguens a le droit de pêcher à Arguin, essentiellement le mulet jaune.

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David Patsouris

Source : Sud Ouest – (France)

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