Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, un « lieu de mort » selon l’ONU

L'armée de l'air israélienne a mené de nouvelles frappes samedi sur la bande de Gaza assiégée et dévastée, où des dizaines de Palestiniens ont péri ces dernières 24 heures, l'ONU qualifiant le territoire de "lieu de mort inhabitable".

Courrier international  – La guerre sans répit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui entre dimanche dans son quatrième mois, suscite les craintes d’un débordement avec la multiplication des violences à la frontière israélo-libanaise, en Irak, en Syrie et en mer Rouge.

Samedi, le Hezbollah libanais a tiré des dizaines de roquettes vers une base militaire à Meron dans le nord d’Israël, une attaque présentée comme sa première riposte à l’élimination, attribuée à Israël, du numéro deux du Hamas mardi près de Beyrouth. L’armée israélienne a confirmé qu’une base avait été la cible de roquettes en provenance du Liban voisin.

Israël a juré de détruire le Hamas après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, fatale à 1.140 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir du bilan israélien. Environ 250 personnes ont été enlevées dont une centaine libérées lors d’une trêve fin novembre.

Les bombardements incessants israéliens ont fait 22.722 morts à Gaza, majoritairement des femmes, enfants et adolescents, et plus de 58.000 blessés, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas. Parmi eux, figurent 122 personnes tuées ces dernières 24 heures, d’après cette source.

Selon des journalistes de l’AFP, des frappes ont ciblé la nuit et tôt samedi Rafah, ville à la pointe sud de la bande de Gaza où se sont réfugiés ces dernières semaines des centaines de milliers de Palestiniens qui tentent d’échapper aux bombardements destructeurs.

Dans le nord de Gaza, où l’armée israélienne a lancé son opération terrestre le 27 octobre, les bombardements israéliens n’ont pas non plus cessé.

 

AFP

Des proches de Palestiniens tués dans des bombardements israéliens pleurent dans un hôpital de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 janvier 2024

 

« Ils ont tué nos enfants, ils ont tué nos enfants, ils ont tué nos proches », crie en pleurant une femme devant l’hôpital européen de Khan Younès, où ont été transportés les corps de Palestiniens tués, selon des images de l’AFPTV.

A l’intérieur de l’hôpital, des parents pleurent près des dépouilles de leurs enfants et à l’extérieur des proches tentent de se consoler.

« 90 jours d’enfer »

 

AFP

Des corps des Palestiniens tués lors des bombardements israéliens déposés à la morgue d’un hôpital de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 janvier 2024

 

Classé comme « groupe terroriste » par les Etats-Unis et l’Union européenne, le Hamas a pris en 2007 le pouvoir à Gaza, deux ans après le retrait unilatéral d’Israël de ce territoire suite à une occupation de 38 ans. Israël a ensuite imposé à partir de 2007 un blocus aérien, maritime et terrestre au territoire, avant un siège total à partir du 9 octobre dernier.

L’offensive israélienne a détruit des quartiers entiers de Gaza et déplacé 1,9 million de personnes, soit 85% de la population d’après l’ONU, qui vivent dans des conditions terribles, manquant d’eau, de nourriture, de médicaments et de soins. Et les hôpitaux ne fonctionnent plus ou très difficilement.

 

AFP/Archives

Le coordinateur des affaires humanitaires des Nations unies Martin Griffiths s’exprime lors d’une conférence de presse sur la situation à Gaza, à Genève, le 15 novembre 2023

 

La bande de Gaza est « tout simplement devenue inhabitable », et ses habitants « font face à des menaces quotidiennes sous les yeux du monde », a déploré le coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths.

Selon l’Unicef, les combats, la malnutrition et la situation sanitaire ont créé « un cycle de la mort qui menace plus de 1,1 million d’enfants » dans ce petit territoire surpeuplé et paupérisé.

Sean Casey, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a affirmé que l’OMS et le Fonds de l’ONU pour la population avaient pu livrer pour la première fois en 10 jours des fournitures médicales à la pharmacie centrale du ministère de la Santé à Khan Younès.

« Nous continuons de demander une fin immédiate au conflit non pas seulement pour la population de Gaza et ses voisins menacés, mais pour les générations à venir qui n’oublieront jamais les 90 jours d’enfer et d’attaques sur les principes les plus fondamentaux de l’humanité », a dit M. Griffiths.

« 2024, une année de combats »

 

AFP

Un nuage de fumée s’élève au-dessus du village frontalier de Khiam, dans le sud du Liban, après des bombardements israéliens, le 6 janvier 2024

 

Israël reste toutefois inflexible et affirme vouloir poursuivre son offensive jusqu’au « retour » des otages et « l’élimination » des capacités militaires du Hamas, qui restent « importantes » selon l’allié américain.

« 2024 sera une année de combats », a prévenu vendredi le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari. L’armée continue de « se battre dans le nord, le centre et le sud » de la bande de Gaza.

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Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)

Source : Courrier international 

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