CAN 2024 : pourquoi les équipes du Maghreb sont à la peine en Afrique subsaharienne

Agendas, composition des équipes, météo, infrastructures… Les conditions de jeu variables sur un continent très vaste déstabilisent les joueurs.

Le Monde  – L’organisation de la trente-quatrième édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Côte d’Ivoire, du 13 janvier au 11 février, n’est pas, a priori, de bon augure pour les quatre sélections nord-africaines qualifiées pour la phase finale : l’Algérie, l’Egypte, le Maroc et la Tunisie.

Alors qu’elles brillent à domicile, les équipes du Maghreb peinent à s’imposer au sud du Sahara. L’Egypte est la dernière à l’avoir fait, en 2010, en Angola. La seule autre équipe nord-africaine à avoir décroché la coupe loin de chez elle est le Maroc, en 1976, en Ethiopie.

Si les Pharaons tirent leur épingle du jeu – ils s’étaient également distingués en 1957 au Soudan, en 1998 au Burkina Faso et en 2008 au Ghana –, c’est surtout parce que « l’équipe nationale égyptienne a toujours été très largement constituée de joueurs évoluant dans leur pays dans d’excellents clubs comme Zamalek et Al-Ahly, souligne l’ancien attaquant international et sélectionneur algérien Rabah Madjer.

Même les quelques joueurs égyptiens qui se sont expatriés en Europe, comme Mohamed Salah (Liverpool), Omar Marmoush (Eintracht Francfort), Mohamed Elneny (Arsenal FC) ou Mahmoud Hassan « Trézéguet » (Trabzonspor) ont effectué leurs débuts professionnels sur le continent. « Ils ont l’habitude de disputer les compétitions africaines et quand ils évoluent avec leur sélection, ils ne sont pas dépaysés. La chaleur, l’humidité, les terrains difficiles, ils connaissent très bien ! », assure Rabah Madjer.

Climat

A l’inverse, les effectifs des sélections algérienne, marocaine, et, dans une moindre mesure tunisienne, sont majoritairement composés de joueurs binationaux qui n’ont jamais joué dans un club de leur pays d’origine. C’est également le cas du Sénégal, de la Côte d’Ivoire ou de la République démocratique du Congo (RDC).

« Il est évident que nos internationaux qui évoluent à l’Espérance Tunis, de Sfax ou à l’Etoile du Sahel savant mieux s’adapter aux conditions que l’on retrouve en Afrique subsaharienne. Pour quelqu’un comme moi, né en France, et où j’ai joué pendant huit ans au niveau professionnel, c’est plus délicat », confie Naïm Sliti, le milieu de terrain des Aigles de Carthage et d’Al-Ahli (Qatar).

Mais la composition des équipes n’est pas le seul frein. Le calendrier de la compétition, organisée traditionnellement entre les mois de janvier et mars, à l’exception de l’édition 2019, disputée en juin et juillet en Egypte, ne favorise pas les joueurs nord-africains. « Vous venez d’Europe, où il peut faire très froid, pour disputer une compétition dans un pays où il fait 30 °C, avec des matches joués en plein après-midi, avec un taux d’humidité élevé… C’est très difficile de s’adapter en quelques jours », reprend Rabah Madjer.

Lors de la CAN de 1992 au Sénégal, les Algériens tenant du titre avaient beaucoup souffert lors de leurs deux matches à Ziguinchor. « Pour le premier match face à la Côte d’Ivoire (0-3), au bout de trente minutes, je respirais très mal, j’avais les jambes coupées, et je n’étais pas le seul dans ce cas. D’ailleurs, nous avions été éliminés dès le premier tour », poursuit l’ex-international algérien.

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Source : Le Monde 

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