Courrier international – De la fumée s’élevait au-dessus de Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza, visée par des tirs d’artillerie au cours de la nuit, selon un correspondant de l’AFP.
Plus au sud, dans la ville frontalière de Rafah, proche de l’Egypte, de nombreux Gazaouis cherchaient à se mettre à l’abri des bombardements incessants de l’armée israélienne qui traque les combattants du Hamas.
La guerre, déclenchée le 7 octobre par l’attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien depuis la bande de Gaza, ne montre aucun signe de répit malgré les pertes civiles qui s’alourdissent chaque jour et les appels internationaux à un cessez-le-feu.
« La guerre ça suffit! Nous sommes totalement épuisés », s’est écriée Oum Louay Abou Khater, une femme de 49 ans qui a fui sa maison à Khan Younès pour se réfugier à Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza.
« Nous sommes constamment déplacés d’un endroit à l’autre alors qu’il fait froid. Les bombes continuent de nous tomber dessus jour et nuit », a-t-elle ajouté. Un correspondant de l’AFP a rapporté des tirs d’artillerie incessants pendant la nuit à Rafah et à Khan Younès.
« Combats acharnés »
Les opérations militaires se poursuivent dans différents endroits de la bande de Gaza, a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué samedi, au 85e jour de la guerre: « les troupes se livrent à des combats acharnés (…), frappent les cellules et les infrastructures terroristes, et la marine israélienne soutient les troupes au sol par des tirs en provenance de la mer ».
A Beit Lahia, ville du nord de la bande Gaza, « deux complexes militaires du Hamas ont été démantelés par les soldats », et des dizaines de « terroristes » ont été tués dans la ville de Gaza, selon le communiqué.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, plus de 21.500 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées depuis le début de la guerre.
En Israël, l’attaque du 7 octobre a fait environ 1.140 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir des dernières données officielles israéliennes. Environ 250 personnes ont été enlevées, dont 129 restent détenues à Gaza.
© AFP |
Après avoir juré de détruire le Hamas, Israël pilonne le petit territoire et y a lancé le 27 octobre une offensive terrestre qui a coûté la vie jusqu’ici à 167 soldats, selon l’armée.
Les quelque 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, dont 85% ont dû fuir leur foyer, selon l’ONU, continuent d’être confrontés à une situation humanitaire désastreuse.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réitéré vendredi son appel à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat », tandis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre la menace croissante de propagation de maladies infectieuses au sein de la population à Gaza.
« La pire de ma vie »
« L’année 2023 a été la pire de ma vie. Ce fut une année de destruction et de dévastation. Nous avons vécu une tragédie que même nos grands-parents n’ont pas connue », affirme Ahmed al-Baz, un habitant de 33 ans.
« Nous voulons simplement que la guerre prenne fin et que la nouvelle année commence chez nous avec un cessez-le-feu ».
© AFP |
Les médiateurs internationaux, qui ont négocié une trêve d’une semaine ayant permis fin novembre la libération de plus de 100 otages et l’entrée à Gaza d’une aide limitée, poursuivent leurs efforts en vue d’obtenir une nouvelle pause dans les combats.
Selon le site du média américain Axios et le site israélien Ynet, citant des sources israéliennes anonymes, les médiateurs du Qatar ont indiqué à Israël que le Hamas avait « accepté en principe » de reprendre les discussions pour permettre la libération de plus de 40 otages captifs à Gaza en échange d’un cessez-le-feu.
Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)
Source : Courrier international
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com