Nouvelles frappes sur Gaza où la faim s’aggrave, selon l’ONU

L'armée israélienne a de nouveau bombardé jeudi la bande de Gaza, poursuivant sans relâche son offensive contre le Hamas dans le territoire palestinien assiégé où "la faim et le désespoir" s'aggravent, selon l'ONU, après plus de deux mois et demi de guerre.

Courrier international  – La guerre, déclenchée le 7 octobre par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël, ne montre aucun signe de répit malgré les lourdes pertes civiles et les appels internationaux à un cessez-le-feu.

Le conflit a aussi ravivé les tensions à travers le Moyen-Orient, notamment à la frontière nord d’Israël avec le Liban, où l’état-major israélien a évoqué jeudi une possible « expansion des combats ».

Selon un journaliste de l’AFP, des tirs d’artillerie ont frappé pendant la nuit plusieurs endroits de la bande de Gaza, dont Khan Younès, la grande ville du sud où sont réfugiés de nombreux civils.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé jeudi que 210 personnes, « dont des familles entières », avaient été tuées en 24 heures par des frappes israéliennes.

Au total, 21.320 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont été tuées à Gaza depuis le début des opérations militaires israéliennes, selon le ministère.

 

AFP

Un canon automoteur israélien tire en direction de la bande de Gaza, le 27 décembre 2023

 

En Israël, l’attaque du 7 octobre a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens. Environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas, dont 129 restent détenues à Gaza.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, Israël et l’Union Européenne. L’armée y a lancé le 27 octobre une offensive terrestre qui a coûté la vie jusqu’à présent à 167 soldats, selon l’armée.

 

AFP

Des corps de personnes tuées dans des bombardements israéliens gisent sur le sol de l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans la bande de Gaza, le 27 décembre 2023

 

Elle a poursuivi jeudi ses opérations à Khan Younès, qu’elle considère comme un important bastion du Hamas, et dans les camps de réfugiés du centre du territoire, qui abritent de nombreux déplacés.

Elle a diffusé des images de ses soldats progressant dans des tunnels creusés, selon elle, par le Hamas à proximité de l’hôpital pédiatrique al-Rantissi, dans l’ouest de la ville de Gaza, l’un des hôpitaux où Israël accuse le Hamas d’avoir installé un centre de commandement.

Le Croissant rouge palestinien a annoncé que dix personnes avaient été tuées dans de nouveaux bombardements israéliens près de l’hôpital Al-Amal à Khan Younès, qui abrite environ 14.000 déplacés.

« Nous souffrons »

 

La population de Gaza est en « grand danger », a averti mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), affirmant que « la faim et le désespoir » s’aggravent dans le territoire, soumis par Israël à un siège total depuis le 9 octobre.

 

AFP

Camp de déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 décembre 2023

 

Selon l’ONU, près de deux millions de personnes ont été déplacées, soit 85% de la population.

Beaucoup ont fui plusieurs fois, poussés sur les routes par l’avancée des combats et les ordres d’évacuation de l’armée israélienne, sans pour autant échapper aux bombardements incessants.

 

Israeli Army/AFP

Des soldats israéliens au cours d’une opération dans la bande de Gaza. Photo distribuée le 28 décembre 2023 par l’armée israélienne

 

A la pointe sud du territoire, la ville de Rafah, frontalière avec l’Egypte, abrite d’immenses camps où les réfugiés tentent de se protéger du froid hivernal sous des tentes ou des bâches en plastique.

Dans ce secteur, « la population s’élève à près d’un million et demi d’habitants », estime Nedal Abu Shbeka, propriétaire d’un magasin de literie, où les matelas manquent. « Il y a des gens dans les écoles, les camps et d’autres endroits », raconte-t-il à l’AFP.

Des femmes, épuisées, racontent la lutte de chaque instant pour boire, se nourrir et se laver.

 

AFP

Opérations militaires à Khan Younès

 

« Assez de la guerre, assez de souffrir, assez d’avoir faim. Nous sommes fatigués de tout », lance Ekhlas Shnenou, arrivée à Rafah après avoir fui la ville de Gaza. « Il n’y a plus aucun produit de première nécessité. C’est difficile de faire de la pâte à pain, de faire la lessive, nous devons aller chercher de l’eau pour boire et nous laver. Nous souffrons. ».

Dans le camp de réfugiés d’al-Maghazi, visé dimanche par une frappe meurtrière qui a fait au moins 70 morts, Waleed Mohamed Aeid, un habitant rencontré par l’AFP, laisse exploser sa colère.

« Ils nous ont dit d’aller à Rafah, mais nous ne voulons pas. Pourquoi ? Pour aller vivre dans la rue là-bas ? Tout le quartier a été évacué. Ils ont bombardé l’école, mais nous ne sommes pas partis car nous n’avons nulle part où aller », dit-il la voix brisé par l’émotion.

L’aide humanitaire, dont l’entrée à Gaza est contrôlée par Israël, n’arrive qu’en quantité très limitée.

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Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)

Source : Courrier international 

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