Les Echos – Société Générale poursuit son désengagement en Afrique. Le groupe français a annoncé ce jeudi la cession de ses filiales au Burkina Faso et au Mozambique, dont il détient respectivement 52,6 % et 65 % du capital.
En juin dernier, la banque avait déjà indiqué qu’elle quittait le Congo, la Guinée Equatoriale, le Tchad et la Mauritanie . Une « réflexion stratégique » est par ailleurs toujours en cours sur la Tunisie, où elle est présente via l’UIB, dont elle possède 52,3 % du capital.
A l’instar des autres filiales en passe d’être cédées, le Burkina Faso et le Mozambique n’étaient pas stratégiques pour le groupe, qui souhaite se focaliser sur les marchés où il possède une position de premier plan. Ce n’était pas le cas dans ces deux pays.
Au Burkina Faso, Société Générale possède 17 agences et emploie environ 280 personnes. Au Mozambique, sa présence est limitée à 6 agences, pour environ 140 salariés.
L’interférence du Congo
Dans les deux cas, la banque française a fait affaire avec Vista Bank, propriété de l’homme d’affaires burkinabé Simon Tiemtoré, ancien banquier chez Morgan Stanley. Le groupe, bien implanté en Afrique de l’Ouest, reprendrait « la totalité des activités opérées par les filiales, ainsi que l’intégralité des portefeuilles clients et l’ensemble des collaborateurs », précise la banque française dans un communiqué. C’est le même acquéreur qui avait été choisi par Société Générale pour la cession de ses filiales congolaise et guinéenne.
Au Congo, l’Etat a toutefois bloqué la transaction , avant de racheter lui-même l’entité en vente, en juillet, et de choisir l’acquéreur final : le groupe gabonais BGFIBank, qui entretient selon le gouvernement « des relations historiques positives » avec le pays.
En Guinée Equatoriale, le gouvernement a aussi menacé d’exercer son droit de préemption sur la filiale de Société Générale. Mais pour l’instant, le processus initial de vente reste en cours, la menace n’ayant pas été portée à exécution. La transaction ne devrait toutefois pas se faire avant 2024.
Romain Gueugneau
Source : Les Echos (France) – Le 07 décembre 2023
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