
Deutsche Welle – L’attaque terroriste contre le navire Tombouctou, sur le fleuve Niger, a causé la mort de 64 personnes. Tombouctou est d’ailleurs toujours sous la menace des groupes djihadistes et le couvre-feu, instauré le 11 septembre dernier à la suite de l’attentat, se poursuit pour les populations de la ville du nord du Mali.
Pour Mahamadou Bagna, dit Oxy Oxa, animateur culturel dans la ville de Tombouctou, l’instauration à durée indéterminée du couvre-feu a été un frein à ses activités nocturnes. Ce dernier indique ne plus avoir le courage de continuer : « Depuis déjà trois mois nous sommes dans cette situation, il ne se passe rien la nuit. Pas d’activités, il n’y a rien. Du coup, nous n’avons plus de sources de revenus et nous ne savons plus quoi faire pour entretenir nos entreprises et nos employés », se plaint-il au micro de la DW. « Par exemple, moi j’ai une structure chargée d’organiser les évènements, mais je suis sur le point de mettre la clé sous la porte, faute d’activités. »
Maintien du couvre-feu diversement perçu
Selon Boubacar Mahamane Maiga du collectif « Une voix pour Tombouctou », le risque est que le couvre-feu se maintienne : « Ce qui serait agaçant pour la population, ce serait la prolongation infinie de cette mesure. Je crois que finalement ça va aller à l’usure, les gens sont très fatigués. Un moment c’était très dur avec les blocages sur les routes, les gens étaient donc comme prisonniers, le jour et la nuit également. Mais maintenant, je crois que ça s’est beaucoup amélioré avec la levée du blocus. Mais j’avoue que beaucoup d’activités tournent au ralenti », affirme-t-il.
Si la mesure handicape les travailleurs de nuit qui voient leurs chiffres d’affaires se réduire, le journaliste de Tombouctou Alhousseyni Aladji estime pour sa part que le couvre-feu a permis de réduire les attaques dans la ville et ses alentours.
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