Guerre Israël-Hamas : le bruit des explosions résonne de nouveau à Gaza, après sept jours de trêve gagnés un à un de haute lutte

La pause a permis un important échange d’otages et l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Mais elle a été rompue ce matin.

Le Monde – Une semaine de pause, tout juste, et la guerre reprend. A 5 h 44, un peu plus d’une heure avant la fin de la trêve entre le Hamas et Israël, les sirènes d’alerte ont résonné dans le sud de l’Etat hébreu, pour la première fois depuis sept jours.

Au même moment, des médias affiliés au mouvement islamiste palestinien annonçaient sur la messagerie Telegram que des explosions et fusillades résonnaient dans le nord de l’enclave, là où l’armée israélienne est déployée en masse depuis le début de l’offensive terrestre, le 27 octobre. A 7 h 06, l’armée israélienne diffuse le communiqué suivant : « Le Hamas a violé la pause opérationnelle et a en outre tiré vers le territoire israélien. L’armée israélienne a repris les combats contre l’organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza. »

Une demi-heure plus tard, des frappes aériennes tombaient sur Gaza, qui en milieu de matinée avaient déjà fait une trentaine de morts. L’aviation israélienne a largué des tracts sur la ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, probable cible d’une prochaine offensive, en demandant à la population d’évacuer la zone en direction de Rafah, la partie la plus méridionale de l’enclave palestinienne.

Ce n’est pas une surprise. La trêve était à durée déterminée. Le cabinet de guerre israélien avait prévu une pause de dix jours maximum. Elle a commencé par une première phase de quatre jours. La suspension des hostilités était fondée sur un échange d’otages et de prisonniers entre le Hamas et Israël et sur l’apport d’aide humanitaire dans le sud de l’enclave. Cette première phase a permis la libération de 50 Israéliens retenus dans Gaza, contre 150 Palestiniens incarcérés par Israël.

La trêve a été ensuite prolongée, au rythme planifié de l’élargissement à 10 otages par jour contre 30 prisonniers. Parmi les derniers libérés, la Franco-Israélienne Mia Schem, 21 ans. La jeune femme avait été kidnappée au festival de musique électronique Nova, où les combattants du Hamas se sont livrés à un massacre. Sur le site de la fête, à laquelle participaient 3 000 jeunes Israéliens, les secouristes ont découvert plus de 360 cadavres. Le mouvement palestinien avait diffusé une vidéo neuf jours après, dans laquelle Mia déclarait qu’elle était prise en charge et qu’elle avait été opérée du bras à l’hôpital. C’était l’une des rares preuves de vie à avoir émergé de ce rapt massif, avant l’échange négocié par l’Egypte, le Qatar et les Etats-Unis.

« Le Hamas ne peut être vaincu »

En tout, 80 personnes, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été libérées par le Hamas. Et 240 Palestiniens sont sortis de prison. Une vingtaine d’étrangers ou binationaux, en majorité des Thaïlandais travaillant en Israël, ont également été libérés hors du cadre de l’accord. Il resterait encore quelque 160 personnes aux mains du Hamas.

Chaque jour de trêve supplémentaire semblait être gagné de haute lutte. Symbole de ces négociations au forceps, l’avant-dernière libération, dans la nuit de mercredi à jeudi, a été chaotique. Les forces de sécurité du Hamas ont laissé une population hostile approcher des otages échangés, qui ont dû parcourir à pied une centaine de mètres, sous les huées de la foule, avant d’être remis au Comité international de la Croix-Rouge.

Vendredi matin, le Hamas a publié un communiqué dans lequel il impute la reprise de la guerre à Israël. « Le mouvement a proposé d’échanger des prisonniers et des personnes âgées et de remettre les corps des personnes détenues, mortes à la suite des bombardements israéliens, affirme le mouvement islamiste dans ce texte. Nous avons notamment proposé de remettre les corps de la famille Bibas [devenue le symbole du massacre du 7 octobre] et de libérer leur père, afin qu’il puisse participer à leur cérémonie d’enterrement… en plus de la remise de deux détenus israéliens. Mais l’occupation a refusé de donner suite à toutes ces offres, parce qu’elle avait préalablement décidé de reprendre l’agression criminelle. »

Jeudi, Ghazi Hamad, un membre du bureau politique du Hamas en exil à Doha, disait au Monde que le mouvement palestinien était favorable à une reconduction de la trêve. « Nous sommes prêts à des négociations partielles et graduelles sur la libération des prisonniers israéliens, civils et militaires, contre les prisonniers palestiniens, notre objectif est de parvenir à un compromis complet qui permette de transformer la trêve en cessez-le-feu permanent », assurait ce haut cadre du mouvement, qui précisait toutefois : « Mais nous sommes prêts pour le combat. En cinquante jours de guerre, l’armée israélienne n’a pas réussi à défaire le Hamas à Gaza. Le Hamas est un état d’esprit, il ne peut être vaincu. »

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Source : Le Monde

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