La Mauritanie vient de célébrer le 63ème anniversaire de l’indépendance à Nouakchott avec pour la première fois de son histoire l’annulation des festivités dans les ambassades et consulats de l’extérieur en guise de soutien au peuple palestinien. Alors qu’une partie des Mauritaniens à Nouakchott et dans la vallée sont en deuil pour commémorer l’assassinat des 28 soldats négro-africains par l’armée à la base d’Inal en 1991.
Deux Mauritanie parallèles qui se regardent en chien de faïence depuis l’accession au pouvoir du génocidaire Ould Taya qui initia le premier génocide des Noirs avec les déportations au Sénégal et au Mali en 1989 et avec l’assassinat des 28 soldats négro-africains par l’armée à la base militaire d’Inal dans la nuit du 27 au 28 novembre 1991.
Deux visages différents qui interrogent l’avenir d’un pays gouverné depuis 1978 par des militaires et dont une partie est responsable des graves exactions contre une des composantes nationales, les peuls de 1986 à 1991.
Ces criminels ne peuvent plus être inquiétés par la justice à cause de la loi d’amnistie de 1993 par l’ancien président Ould Taya qui fait l’objet de plaintes internationales dans les tribunaux belges et français sans résultats depuis 32 ans. D’autres officiers supérieurs présumés tortionnaires en vie sont à la retraite comme l’ancien général Ould Menguet président de l’Assemblée nationale.
C’est la gouvernance militaire qui est pointée du doigt par les observateurs comme le frein à la cohabitation tant que la loi d’amnistie n’est pas abrogée pour la réconciliation nationale qui passe par la justice et la vérité.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 29 novembre 2023)
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