Il y a très peu d’hommes d’État en Mauritanie à cause de la culture du mensonge. A un certain niveau de responsabilités, on ne devrait mentir que pour des raisons d’état.

Chez nous, ça ment pour tout et pour rien par habitude de mentir. C’est étrange mais ça roule car tout le monde sachant que chacun ment, il n’y a plus de mensonge pour personne sauf pour l’étranger à la culture du mensonge car même les enfants apprennent très tôt à mentir sinon c’est impossible de vivre en Mauritanie où le mensonge est une politesse, un savoir-vivre pour sourire, pour ne jamais dire non à une requête car ça ne se fait pas non plus.

Il faut mentir en disant inch’allah en espérant que Dieu transforme le mensonge en vérité. Une sorte de miséricorde pour aider le menteur mauritanien qu’on trouve partout chez les riches, les pauvres, les faibles et les forts : le mensonge en commun. Chez nous même les miroirs sont menteurs.

Ainsi alors que tout sonne faux, chacun ne voit, ne respire que la vérité du mensonge en commun. On en rit, c’est à qui ment le mieux comme un sport national qui prouve l’agilité de l’esprit, de quoi être fier.

Sans mensonge, la vie chez nous ne serait pas intéressante, elle serait triste à mourir. Quelle vérité à dire ? Tout le monde la connaît : des pauvres menteurs, riches et pauvres, forts et faibles pour qui tout est adi maou mouhim sauf l’argent à gratter quelque part par tous les moyens à base de mensonges bien sûr.

Chez nous le mensonge rapporte, il permet de devenir quelqu’un, de tuer des innocents, il permet de berner, il permet de survivre tout simplement au milieu de menteurs sans pitié riches et pauvres. woni, woikhirt meureuhba wollahi. Autant de mots faux pour cacher un seul vrai : workharst.

Ahmed Chezvlane

Facebook – Le 26 novembre 2023