Manifestation contre les violences faites aux femmes : des milliers de personnes ont marché à Paris et dans les grandes villes de France

Aux côtés des collectifs d’associations emmenées par #NousToutes et Grève féministe, des associations féministes de plusieurs pays, kurdes, afghanes, palestiniennes.

Le Monde – « Nous ne voulons plus compter les mortes » : des milliers de personnes, dont beaucoup portaient une touche de violet, la couleur du féminisme, ont manifesté samedi 25 novembre à Paris et dans les grandes villes contre les violences faites aux femmes. A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, les manifestants réclament au gouvernement des moyens supplémentaires pour éradiquer ces violences.

Associations féministes et syndicats ont lancé l’appel dans toute la France pour une meilleure protection des femmes victimes de violences, dans l’entreprise, le couple, les conflits armés, etc. « Notre soutien va à toutes les femmes dans le monde, premières victimes, avec les enfants, des conflits armés. Nous manifestons particulièrement notre soutien aux femmes d’Ukraine, de Birmanie, de Palestine, d’Israël, du Haut-Karabakh », stipule l’appel à défiler diffusé par l’organisation Grève féministe et signé par des nombreux collectifs et syndicats.

Aux côtés des collectifs d’associations emmenées par #NousToutes et Grève féministe se tenaient des associations féministes de plusieurs pays, kurdes, afghanes, palestiniennes, les cheffes de file de la CGT, Sophie Binet, et de la CFDT, Marylise Léon, ainsi que des représentants de FSU et Solidaires.

Manifestation contre toutes les violences fondées sur le genre, à Paris, le 25 novembre 2023.

« Les réformes à la marge ne suffisent pas »

A l’occasion de cette journée de mobilisation, Emmanuel Macron a également pris la parole dans un message posté sur les réseaux sociaux. La « persistance de la violence faite aux femmes n’est pas une fatalité »« nous devons y mettre fin et nous allons le faire ». Le président de la République a défendu son action en la matière depuis 2017, énumérant des actions mises en place : élargissement des horaires du 39 19, plate-forme numérique d’accompagnement, facilitation du dépôt de plainte, déploiement de « Téléphones grave danger » et de « bracelets antirapprochement ». Il s’est félicité d’efforts « qui ont porté leurs fruits », mais, pour les associations féministes, les syndicats et des personnalités de gauche, on est loin du compte.

« Les réformes à la marge ne suffisent pas », a déclaré samedi lors d’un point de presse Maëlle Noir, de la coordination nationale du collectif #NousToutes. Le collectif évalue à « plus de 2 milliards d’euros » le montant requis pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes.

Le même chiffre a été avancé par Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, qui s’exprimait au nom de l’intersyndicale aux côtés de Marylise Léon, à la tête de la CFDT, avant le début de la manifestation. Sur TF1, la députée « insoumise » Clémentine Autain a estimé qu’il faudrait « entre 2 et 3 milliards » d’euros, « soit l’équivalent de l’impôt sur la fortune qu’a supprimé Emmanuel Macron ».

Plus de 120 féminicides répertoriés par les associations

En 2022, 118 féminicides ont été recensés, quatre de moins qu’en 2021, selon les chiffres officiels. Sur les onze premiers mois de 2023, les associations féministes ont répertorié 121 féminicides. « Nous ne voulons plus compter nos mortes, a réagi Maëlle Noir. Nous ne voulons plus avoir à manifester. »

Des marches se déroulaient dans plusieurs villes en France : plusieurs centaines de personnes y participaient à Lyon et à Strasbourg, et environ 200 à Lille. Les femmes étaient en nombre et des hommes ont manifesté leur soutien. Partout, la couleur violette dominait les cortèges.

A Paris, le 25 novembre 2023.

A Paris, le 25 novembre 2023.

Sur les pancartes : « Protégez vos filles, éduquez vos fils »« Céder n’est pas consentir », « En France, un viol toutes les 6 minutes »« On ne naît pas femme mais on en meurt »« Danser sans être droguée » ou encore « Quand je sors, je veux être libre, pas courageuse ».

A Nantes, des femmes se sont rassemblées autour d’un (faux) cercueil peint en rouge, muni d’une fente, dans laquelle elles ont glissé des affichettes imprimées du mot « Féminicide », en égrénant les noms de femmes tuées par un homme.

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Source : Le Monde avec AFP

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