Prises de sang : quand faut-il être à jeun ?

Les informations extraites d'un échantillon de sang ne dépendent pourtant pas toujours de ce que nous avons mangé au cours des heures précédentes.

The Conversation – Une personne sort d’un cabinet médical munie d’une ordonnance pour une prise de sang, elle se rend au laboratoire, obtient un rendez-vous pour 8 heures du matin pour lequel elle doit être à jeun. Le jour du rendez-vous, elle se présente avec l’estomac vide et en étant très faible (comme il ne fallait rien prendre, elle n’a même pas pris un café). Et elle se retrouve dans une file d’attente de plusieurs kilomètres dans laquelle chacun tient son ordonnance respective à la main. Au bout d’une demi-heure d’attente, on ne connaît même pas le nom des autres personnes dans la queue : on veut juste sortir de là pour aller prendre son petit-déjeuner.

Mais tout cela est-il vraiment nécessaire ? À une époque, faire les prises de sang à jeun était la norme. On mesurait la glycémie, on effectuait un bilan lipidique et une numération formule sanguine, et c’était à peu près tout. Évidemment, si vous mangiez un morceau de génoise juste avant la piqûre, votre glycémie montait en flèche.

Mais récemment, les examens sanguins se sont diversifiés. Aujourd’hui, les informations que l’on peut extraire d’un échantillon de sang ne dépendent pas toujours de ce que l’on a mangé au cours des heures qui ont précédé.

Peut-on mesurer la glycémie et le cholestérol sans être à jeun ?

 

Le fait que l’on puisse désormais procéder à différents types d’examens sanguins est une bonne nouvelle. Cela signifie que les médecins sont capables d’extraire davantage d’informations à partir d’un échantillon de sang, ce qui permet d’éviter parfois des examens plus invasifs (comme les biopsies) ou plus lourds et plus coûteux (comme les endoscopies ou les IRM). L’inconvénient est que cela crée une confusion sur la nécessité, ou non, de rester à jeun.

 

Quand on passe en revue, un à un, les différents types d’examens sanguins, on constate que la plupart d’entre eux nécessitent encore d’être à jeun, même si, avec l’avancée des techniques de diagnostic, on découvre progressivement de nouveaux marqueurs sanguins qui ne sont pas altérés par l’ingestion d’aliments.

L’hémoglobine glyquée (HbA1c) est l’un d’entre eux. Elle est un indicateur de la glycémie au cours des trois derniers mois. En 2011, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a conclu que l’HbA1c pouvait être utilisée pour diagnostiquer le diabète de type II. Mais comment fonctionne-t-elle ? Il s’avère que le glucose qui circule dans le sang se lie à l’hémoglobine des globules rouges, ce qui génère l’HbA1c ou hémoglobine glyquée.

Comme la demi-vie des globules rouges est de 2 à 3 mois [cela veut dire qu’au bout de 2 à 3 mois, la moitié des globules rouges disparaissent pour être remplacés par d’autres globules rouges, ndlr], des niveaux élevés d’hémoglobine glyquée indiquent que la personne a connu des niveaux élevés de glucose dans le sang pendant une période prolongée. Ce qui se révèle beaucoup plus significatif qu’une mesure de glycémie ponctuelle.

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Victoire N’Sondé

Cheffe de rubrique Santé

 

 

 

Source : The Conversation – (Le 22 novembre 2023

 

 

 

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