Au Mali, Wagner hisse son drapeau sur le fort de Kidal

Une semaine après leur entrée dans le fief des rebelles indépendantistes, des mercenaires russes ont fait flotter leur étendard noir sur le fort de la ville. Tout un symbole, qui vient contredire le discours officiel du régime d’Assimi Goïta faisant la part belle à l’armée malienne.

Jeune Afrique – La vidéo ne dure qu’une poignée de secondes mais elle en dit long sur le rôle majeur qu’ont joué les hommes de Wagner dans la reprise de Kidal. Publiée le 22 novembre sur la chaîne Telegram du groupe, elle montre deux mercenaires hissant leur drapeau noir orné d’une tête de mort sur le fort de la ville. En légende : « Le drapeau de notre orchestre [l’un des noms que se donne le groupe] a été hissé sur la ville de Kidal. Les habitants nous aiment. »

Le 14 novembre, les autorités de la transition annonçaient que l’armée malienne avait repris cette ville de l’extrême-nord aux rebelles indépendantistes du Cadre stratégique permanent (CSP). Une victoire hautement symbolique pour le colonel Assimi Goïta qui, depuis son arrivée au pouvoir par un putsch contre Ibrahim Boubacar Keïta, en 2020, a fait de la souveraineté nationale et de la reconquête territoriale l’alpha et l’omega de son régime militaire.

« Ce sont eux qui ont été aux avant-postes »

Selon le discours officiel, Kidal, qui échappait depuis dix ans à l’autorité de l’État, aurait été exclusivement reconquise par les Forces armées maliennes (Fama). Dans la bouche de Goïta et de ses ministres, comme dans les reportages ou éditions spéciales de la télévision nationale, nulle mention des mercenaires de Wagner – même sous le vocable d’ « instructeurs russes », habituellement utilisé par les autorités maliennes.

Les mercenaires russes du groupe de feu Evgueni Prigojine ont pourtant joué un rôle déterminant dans la reprise de leur fief aux indépendantistes à dominante touarègue. Dès le 14 novembre dans la soirée, des images de certains d’entre eux entrant dans la ville à bord de blindés ou juchés sur des motos ont circulé sur les réseaux sociaux.

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Benjamin Roger

Source : Jeune Afrique – (Le 22 novembre 2023)

 

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