Slate – Le 5 novembre 2024, les Américains devraient être appelés à choisir leur prochain président pour les quatre années à suivre. Douze mois seulement nous séparent désormais d’une élection sous haute tension et de la plus haute importance qui devrait voir s’affronter pour la seconde fois Joe Biden et Donald Trump.
Si depuis plusieurs années maintenant les analyses ante-scrutin sont de plus en plus difficiles à cause de la polarisation croissante qui traverse la société américaine, elles sont aujourd’hui aussi conditionnées à des éléments et événements inédits qu’il est bien difficile de prévoir. Un cocktail qui tend à faire disparaître à grande vitesse tous les repères habituels, plaçant l’incertitude à un niveau rarement atteint.
La normalité a ainsi disparu et laissé place à l’exceptionnel. Chaque semaine qui passe contient désormais son moment historique, au point qu’il est de plus en plus difficile de suivre toutes ces péripéties de front sans s’y perdre, même lorsque l’on s’astreint à garder quotidiennement un œil sur l’actualité politique outre-Atlantique.
Des multiples procès visant Donald Trump ou la Trump Organization à l’âge avancé des candidats, en passant par les crises internationales, les sondages contradictoires ou encore le chaos au Congrès, un brouillard épais règne au-dessus des États-Unis, rendant les prévisions encore plus fragiles qu’à l’accoutumée.
Doute croissant chez les Démocrates
À gauche, les primaires démocrates n’ont pas grand intérêt. Joe Biden domine très largement la course et ne devrait avoir aucun mal à la remporter. Pour autant, les doutes sur les capacités du président à être élu pour un second mandat sont au plus haut.
La dernière enquête d’opinion du New York Times, en partenariat avec le très réputé institut Siena College, publiée dimanche 5 novembre, a fait l’effet d’une petite bombe et est venue renforcer ce sentiment. Donné perdant dans cinq des six États clés face à Donald Trump, le locataire de la Maison-Blanche apparaît en grande difficulté, voire très vulnérable.
En cause: son âge, principalement, et la fragilisation de la coalition électorale démocrate qui l’a porté au pouvoir, notamment composée d’une majorité de jeunes et d’électeurs issus des minorités. De quoi faire trembler les murs de la Maison-Blanche et pousser plusieurs membres de l’establishment à exprimer publiquement leurs doutes quant à la viabilité de cette candidature.
D’après ce sondage, même la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, donnée elle aussi perdante face au milliardaire républicain, performerait mieux, bien qu’elle soit elle aussi aujourd’hui relativement impopulaire. Seul un «candidat générique démocrate» serait ainsi en mesure de l’emporter, sans savoir lequel.
Théo Laubry — Édité par
Source : Slate (France)
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