Guerre Israël-Hamas : Blinken met en garde contre le « déplacement forcé » des civils à Gaza

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, en visite en Cisjordanie, a mis en garde dimanche contre le "déplacement forcé" des civils palestiniens dans la bande de Gaza, où Israël poursuit son offensive déclenchée il y a près d'un mois en représailles à l'attaque sanglante du Hamas.

Courrier international – M. Blinken a fait étape, pour la première fois depuis le début de la guerre le 7 octobre, à Ramallah, en Cisjordanie occupée, où il a rencontré le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, au moment où les violences redoublent dans ce territoire palestinien.

Mahmoud Abbas a dénoncé devant le secrétaire d’Etat américain « la guerre de génocide » menée selon lui par Israël à Gaza, où le bilan des bombardements israéliens menés en représailles à l’attaque du Hamas approche les 10.000 morts, dont près de la moitié d’enfants, selon le mouvement islamiste palestinien.

L’Autorité palestinienne n’exerce plus aucun contrôle sur la bande de Gaza depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Israël, qui a juré « d’anéantir » le Hamas, pilonne sans répit le petit territoire assiégé où vivent 2,4 millions d’habitants dans une situation humanitaire catastrophique. L’armée y mène en parallèle depuis le 27 octobre des opérations terrestres de plus en plus profondes, face à des combattants du Hamas retranchés dans un réseau de tunnels.

 

Des messages appelant la population à évacuer vers le sud dispersés dans le ciel de Gaza, le 5 novembre 2023

 

Le secrétaire d’Etat a mis en garde contre « le déplacement forcé » des civils dans la bande de Gaza, alors qu’Israël appelle depuis la mi-octobre la population à fuir le nord du territoire, où se concentre l’essentiel des combats, pour se réfugier dans le sud.

Dimanche, l’armée israélienne a une nouvelle fois dispersé dans le ciel de Gaza des messages en ce sens.

M. Blinken a aussi réclamé l’arrêt « des violences des extrémistes » en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Plus de 150 Palestiniens y ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, selon l’Autorité palestinienne.

 

Drapeau israélien

 

Des combats acharnés ont de nouveau opposé dimanche les soldats israéliens au Hamas dans la bande de Gaza, où l’armée poursuit sa progression malgré les multiples appels à une trêve face au désespoir des civils.

 

Des soldats israéliens patrouillent sur le littoral de la bande de Gaza, le 5 novembre 2023. Photo distribuée par l’armée israélienne.

 

Dimanche, un drapeau israélien bleu et blanc flottait sur un bâtiment détruit dans le nord du territoire, au milieu d’un champ de ruines, selon des images de l’AFP tournées depuis la ville israélienne de Sdérot.

Des images diffusées par l’armée israélienne ont montré des soldats, accompagnés de chars et de bulldozers, patrouillant dans les décombres ou le long du littoral méditerranéen de la bande de Gaza.

Les pays arabes alliés des Etats-Unis avaient réclamé samedi un cessez-le-feu, lors d’une réunion à Amman avec le secrétaire d’Etat américain. Mais Washington privilégie des « pauses » pour acheminer l’aide humanitaire, estimant qu’un cessez-le-feu ne ferait « que garder le Hamas en place ».

La France a appelé dimanche à une « trêve humanitaire immédiate ».

Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est dit opposé à toute pause dans la guerre tant que les otages détenus par le Hamas n’auraient pas été libérés.

Antony Blinken était encore attendu dimanche en Turquie, où le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré rompre tout contact avec Benjamin Netanyahu pour protester contre l’offensive israélienne à Gaza.

Des combats « difficiles »

L’armée israélienne a indiqué dimanche avoir frappé 2.500 cibles depuis le début des opérations au sol dans la bande de Gaza.

Durant la nuit, des frappes ont visé « un complexe du Hamas abritant un centre de commandement et des postes d’observation », a ajouté l’armée, tandis que les soldats israéliens « continuent à éliminer des terroristes lors de combats rapprochés ».

L’armée a annoncé avoir « intensifié » ses opérations après avoir encerclé jeudi la ville de Gaza, dans le nord, afin d’y détruire le « centre » du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël.

Dans la nuit, le ministère de la Santé du Hamas a affirmé qu’un bombardement avait fait 45 morts, en majorité des femmes et des enfants, dans le camp de réfugiés de Maghazi.

 

Bombardement nocturne sur la bande de Gaza, le 5 novembre 2023, vu depuis la ville israélienne de Sdérot

 

Un journaliste de l’agence turque Anadolu, dont deux des enfants on été tués, a déclaré à l’AFP que sa maison s’était partiellement effondrée lorsqu’une frappe aérienne avait touché l’habitation de ses voisins dans ce camp, faisant de nombreuses victimes.

Au moins 29 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l’opération terrestre, d’après l’armée, et le ministre de la Défense Yoav Gallant a fait état de « combats difficiles », jurant de « trouver » et « d’éliminer » Yahya Sinouar, le chef du Hamas dans la bande de Gaza.

« Les bombes tombaient »

 

Le journaliste palestinien Mohammed Alaloul serre dans ses bras le corps d’un de ses enfants tués dans un bombardement, dans le cammp de réfugiés de Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, le 5 novembre 2023

Depuis le 7 octobre, 9.770 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées par les bombardements israéliens dans la bande de Gaza, selon le Hamas.

En Israël, où les sirènes d’alerte aux roquettes retentissent régulièrement, au moins 1.400 personnes sont mortes selon les autorités, en majorité des civils tués lors de l’attaque du Hamas, d’une violence et d’une ampleur inédites depuis la création d’Israël en 1948.

Lire la suite

Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)

Source : Courrier international

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Quitter la version mobile