Macron inaugure une Cité de la francophonie tournée vers l’international

L’Orient Le JourLa langue française comme « ciment » face aux divisions : Emmanuel Macron a inauguré lundi son grand projet culturel, la Cité internationale dédiée à la francophonie, annonçant avoir confié à l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud une mission pour « multiplier les traductions » et « les rendre accessibles » aux locuteurs d’autres langues.

 

« La traduction du français dans des langues étrangères devient dans beaucoup d’endroits une forme de combat politique », a déclaré le chef de l’Etat.

M. Macron a pris pour exemple « le continent africain » où l’on accède, selon lui, « quasiment pour rien à des livres qui véhiculent l’obscurantisme, qui disent des mensonges sur telle ou telle religion et qui préparent le pire ».

Au contraire, « il est très difficile d’avoir accès à des livres, parfois d’un autre auteur africain s’il l’écrit en langue française, ou à nos classiques », a-t-il déploré. « C’est une réalité parce que nous sommes trop chers ou trop peu traduits », a-t-il expliqué.

200.000 visiteurs espérés par an

En France, la langue française « bâtit l’unité de la nation », c’est « une langue de liberté et d’universalisme », a-t-il estimé. « A un moment où les divisions reviennent, les haines ressurgissent, où on voudrait renvoyer les communautés dos à dos, les religions, les origines, la langue française est un ciment », a-t-il affirmé, sur fond de vives tensions dues notamment au conflit entre Israël et le Hamas au Proche-Orient.

C’est le château de Villers-Cotterêts, ville de 10.000 habitants du nord de la France qui a été rénové pour devenir « château de la francophonie » et où se déroulera en 2024 le sommet de la Francophonie, auquel seront conviés les dirigeants de 88 Etats.

Un joyau de la Renaissance où le roi de France François Ier avait signé, en 1539, l’ordonnance imposant l’usage du français dans la rédaction des textes juridiques. C’est à Villers-Cotterêts également que « Premier projet dédié à la langue française au monde », le lieu « sera le coeur battant de la francophonie », a assuré à l’AFP la ministre française de la Culture, Rima Abdul-Malak.

La Cité honorera « particulièrement » des « figures essentielles » de la langue française, selon Emmanuel Macron: professeurs, écrivains et créateurs, comédiens, bibliothécaires et traducteurs, « qui transmettent et font vivre le français dans cette pulsation constante ».

Le pays francophone le plus peuplé n’est plus la France, mais la République démocratique du Congo et ses 100 millions d’habitants, et la plus grande ville où le français est parlé n’est pas Paris, mais Kinshasa, la capitale de la RDC, soulignent les concepteurs du lieu. Avec 210 millions d’euros investis, c’est le deuxième plus gros chantier culturel du président Macron, après Notre-Dame de Paris.

Outre l’histoire du lieu, le choix a également été dicté par « les difficultés économiques et sociales du territoire », précise l’Elysée. Marqué par le chômage et la désindustrialisation, Villers-Cotterêts, 10.000 habitants, s’est depuis plusieurs années tourné vers le vote d’extrême droite, à l’image de son maire, l’élu Rassemblement national (RN) Franck Briffaut.

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AFP

 

 

 

Source : L’Orient Le Jour (Liban)

 

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