Courrier international – Alors qu’Israël semble se préparer à une offensive terrestre contre la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, l’Iran, allié du Hamas et du Hezbollah libanais, a averti les Etats-Unis et Israël que la situation pourrait devenir « incontrôlable ».
En face, le Pentagone a annoncé un renforcement de son dispositif militaire dans la région après des « escalades par l’Iran et ses forces affiliées » et son chef Lloyd Austin a prévenu que son pays n’hésiterait « pas à agir » si ses intérêts étaient visés.
Dans ce contexte de craintes d’un embrasement régional, l’armée israélienne a annoncé avoir intensifié ses frappes dans la bande de Gaza, un porte-parole affirmant que « des dizaines » de combattants du Hamas y avaient été tués.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, les raids les plus meurtriers ont eu lieu à Deir al-Balah, où 80 personnes dont des femmes et des enfants ont péri et plusieurs immeubles ont été entièrement détruits. Des raids ont également visé d’autres secteurs du territoire, dont Khan Younès et Rafah.
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A la morgue de Deir el-Balah, une femme éclate en sanglots quand elle soulève des couvertures sur les tables mortuaires, découvrant le corps de sa fille et de plusieurs enfants de sa famille, les Natil.
Les noms de trois d’entre eux, Layan, Hani et Joane, sont écrits au feutre sur leurs jambes.
« Miraculeusement »
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« Nous dormions chez nous, nous avons été réveillés quand les vitres ont explosé et des briques sont tombées. Nous nous en sommes sortis miraculeusement », témoigne à Rafah (sud) une survivante, Oum Ahmad.
L’armée israélienne a appelé maintes fois les civils du nord de la bande de Gaza à fuir vers le sud pour se mettre à l’abri. Mais les frappes continuent de toucher le sud.
Depuis l’attaque du Hamas sur son territoire, Israël s’est juré « d’anéantir » le mouvement islamiste palestinien, classé organisation « terroriste » par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël.
Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas ont infiltré Israël depuis Gaza, semant la terreur lors d’une attaque sans précédent depuis la création d’Israël en 1948. Plus de 1.400 personnes ont été tuées, la plupart des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou mutilés le jour de l’attaque, selon les autorités. Le Hamas a en outre enlevé 212 Israéliens ou étrangers.
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Dans la bande de Gaza, au moins 4.651 Palestiniens, en majorité des civils dont plus de 1.500 enfants, ont été tués dans les bombardements de représailles israéliens incessants, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Et 29 employés de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre, selon l’organisation.
« Arrêtez, arrêtez! »
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En Israël, des fidèles se sont rassemblés à Revivim, dans le sud d’Israël, pour les funérailles de neuf personnes tuées le 7 octobre dans le kibboutz de Beeri, où les commandos du Hamas ont massacré au moins 100 personnes, d’après les autorités.
« Je ne suis pas certain qu’un seul d’entre nous soit en mesure d’assimiler et de comprendre ce qui s’est passé », raconte Romy Gold, un ancien parachutiste de 70 ans, avant les funérailles. « Il nous faut l’assurance que cela n’arrivera plus, et ce n’est pas le sentiment que nous avons. »
En soirée, des Israéliens ont manifesté devant la résidence du président israélien Isaac Herzog à Jérusalem pour réclamer le retour des otages aux mains du Hamas.
Rafah (Territoires palestiniens) (AFP)
Source : Courrier international
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