
Courrier international – Israël et les Palestiniens ne cessent de se rejeter “la responsabilité de l’effusion de sang” qui a touché l’hôpital Al-Ahli mardi 15 octobre dans la bande de Gaza à la suite d’une explosion, note The Washington Post.
Le mouvement islamiste Hamas a accusé l’État hébreu d’être à l’origine d’une frappe qui aurait tué plus de 200 personnes dans le territoire palestinien. Israël a de son côté “fermement nié toute responsabilité dans l’explosion survenue […] dans un hôpital bondé, affirmant plutôt qu’un tir raté de missile du Jihad islamique était responsable du carnage”, rapporte Ha’Aretz.
“Par le passé, des roquettes tirées par des groupes armés palestiniens, dont le Jihad islamique, ont parfois mal fonctionné et ont touché des quartiers civils”, remarque The New York Times.
Face aux accusations d’Israël, le Jihad islamique a à son tour démenti et accusé l’État hébreu, en soulignant que l’armée israélienne avait donné l’ordre d’évacuer l’hôpital touché par un tir, note le Los Angeles Times.
Le porte-parole de l’armée israélienne Jonathan Conricus a de son côté affirmé à CNN qu’Israël allait rendre publics des “renseignements supplémentaires concernant une conversation interceptée entre des militants palestiniens”, dans laquelle ils évoquent “le tir de roquette raté”.
Un tir qui “complique la visite de Biden”
L’explosion à Gaza est survenue à la veille de la venue de Joe Biden en Israël pour afficher le soutien des États-Unis à leur allié de longue date et s’enquérir des moyens mis en œuvre pour minimiser le nombre de victimes civiles. Se disant “scandalisé” par l’explosion de l’hôpital, le président américain a indiqué mardi avoir demandé à son équipe de sécurité nationale de déterminer les circonstances de l’incident. Un porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré séparément que Biden prévoyait de poser des “questions difficiles” aux responsables israéliens, sans en dire davantage.
“La frappe contre l’hôpital […] va certainement compliquer et planer sur la visite” du président américain, analyse le Washington Post. Les propos de Biden “seront étroitement surveillés pour voir si les États-Unis sont en train de recalibrer leur position sur le conflit dans un contexte d’indignation internationale croissante vis-à-vis de la campagne de bombardement dévastatrice d’Israël sur Gaza”, remarque de son côté Al-Jazeera.
Le tir a sur l’hôpital a suscité mardi de nombreuses condamnations internationales. Des manifestants sont aussi descendus dans les rues à Téhéran, Amman, Istanbul, Tunis ou encore Beyrouth, où des heurts ont eu lieu avec la police. En Cisjordanie occupée, les forces de sécurité palestiniennes ont fait usage de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes pour disperser à Ramallah des manifestants ayant lancé des pierres et chanté des slogans anti-Abbas.
Des manifestations ont également été organisées devant les ambassades israéliennes en Turquie et en Jordanie. Au Liban, où le département d’État américain a conseillé de ne pas voyager, des contestataires se sont rassemblés près de l’ambassade américaine avant d’être dispersés par les forces de sécurité.
Une “concertation restreinte” sur l’avenir de la Palestine devait aussi se tenir mercredi à Amman avec Biden, le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, et des dirigeants palestiniens, rappelle L’Orient-Le Jour. Mais “dès l’annonce de l’effroyable hécatombe survenue en soirée”, la Jordanie a “décidé de l’annuler”.
L’explosion qui a touché l’hôpital “met en péril des années d’efforts” diplomatiques entre l’État juif et le monde arabo-musulman, remarque The Wall Street Journal, qui rappelle que de nouvelles relations avaient été établies à partir de 2020 avec les Émirats arabes unis, Bahreïn ou encore le Maroc.
Source : Courrier international
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