Courrier international – Les pays arabes ont accusé Israël, qui pilonne sans répit la bande de Gaza depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas sur son sol.
Mais Joe Biden a appuyé la version israélienne désignant un tir de roquette du Jihad islamique, un autre groupe armé palestinien.
Le Jihad islamique a démenti. Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a lui aussi désigné Israël et accusé Washington d’être « complice des massacres » israéliens à Gaza, tout comme son allié iranien.
La frappe mardi soir sur l’hôpital Ahli Arab, dans le centre de Gaza, a fait au moins 471 morts parmi des déplacés du conflit qui s’abritaient dans l’enceinte de l’établissement, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.
« Sur la base de ce que j’ai vu, il apparait que cela a été mené par la partie adverse », a déclaré Joe Biden au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, se disant « profondément attristé et choqué ». Les « données » américaines, en provenance du Pentagone, disculpent Israël, a-t-il ajouté un peu plus tard.
Joe Biden a assuré qu’il travaillerait avec Israël pour éviter « davantage de tragédie » aux civils, au douzième jour de la guerre qui a déjà fait des milliers de morts.
© AFP |
Le tir a suscité de multiples condamnations et des manifestations de colère au Caire, à Téhéran, Amman, Istanbul, Tunis ou à Beyrouth.
Le président américain devait aussi tenter de débloquer l’entrée de l’aide d’urgence à Gaza, alors que le point de passage de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, reste fermé.
Des centaines de camions d’aide humanitaire attendent, du côté égyptien, de pouvoir entrer dans le sud de la bande de Gaza où sont massés des centaines de milliers de civils palestiniens désespérés.
La situation dans le territoire « devient incontrôlable », a lancé le patron de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« Une énorme boule de feu »
© AFP |
Israël a affirmé mercredi avoir des « preuves » de la responsabilité du Jihad islamique dans la frappe sur l’hôpital.
« Les preuves, que nous partageons avec vous tous, confirment que l’explosion dans un hôpital de Gaza a été causée par le tir d’une roquette du Jihad islamique ayant échoué », a déclaré le porte-parole de l’armée Daniel Hagari.
© AFP |
Selon le Jihad islamique, un groupe allié du Hamas, classé comme lui organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël, c’est une bombe larguée par un avion de l’armée israélienne qui a causé la tragédie.
« Nous étions en train d’opérer dans l’hôpital, il y a eu une forte explosion et le plafond est tombé sur la salle d’opération. C’est un massacre », a témoigné le Dr Ghassan Abu Sittah, de l’ONG Médecins sans frontières.
© AFP |
Dans une video authentifiée par l’AFP, on voit des flammes s’élever dans la nuit de ce qui semble être la cour d’un bâtiment. Dans l’enceinte de l’hôpital Ahli Arab, un photographe de l’AFP a vu mercredi des véhicules carbonisés, des débris jonchant le sol et une ambulance détruite avec le nom de l’hôpital.
« J’ai vu une énorme boule de feu, l’endroit entier était en feu, des cadavres étaient projetés partout, des enfants, des femmes et des personnes âgées », raconte Adnan al-Nagah, 37 ans, qui s’était abrité avec sa famille dans l’hôpital et a échappé de peu à la mort.
Tel-Aviv (AFP)
Source : Courrier international
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com