En avouant que la Mauritanie ne profita pas assez de ses richesses minières, le ministre du pétrole et de l’Energie dit haut ce que les Mauritaniens pensent tout bas.
Dans un pays où plus de 900 indices miniers depuis 1960 sont entre les mains de trois sociétés étrangères qui exploitent le fer le cuivre et l’or respectivement par la SNIM- MCM (Société mauritanienne du cuivre) et le groupe canadien Kinross Tasiast.
Ce monopole des richesses minières constitue une atteinte à la souveraineté de la Mauritanie révélatrice de l’échec de la politique industrielle du père de la Nation feu Mockhtar Ould Daddah à Ould Ghazouani. Cet aveu du paradoxe de la gouvernance par le ministre du pétrole et de l’Energie intervient quatre années après l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani.
Le fleuron de l’industrie mauritanienne, la SNIM contrôlée à 78 pour cent par l’Etat vient d’écouler plus de 13 millions de tonnes fer réalisant un chiffre d’affaires de plus d’un milliard de dollars. Cette manne financière profite en partie au budget de l’Etat et le personnel de la société. Une richesse mal partagée encore plus visible dans la production aurifère de la mine Tasiast détenue à 100 pour cent par le groupe canadien Kinross Gold.
Les bénéfices reviennent à la société cédant à l’Etat les miettes de l’orpaillage artisanal dont 70 pour cent de la production vendue au marché noir au profit d’une mafia à Dubai dans les Emirats arabes unis. Seule la Société Mauritanian Copper Mines est dans le collimateur du gouvernement en 2023 pour prolonger sa durée d’exploitation jusqu’en 2026 pour avoir déposé une plainte contre le gouvernement pour des « taxes injustes et indues ». C’est en réalité la société qui marche le moins par rapport aux autres.
Après 63 ans d’indépendance cette exploitation des ressources naturelles qui ne profite pas à la Mauritanie interpelle le gouvernement après quatre années de gouvernance de Ould Ghazouani et qui devra agir sur deux leviers, la révision des accords miniers et la lutte contre la corruption et le trafic des stupéfiants dont les conséquences financières pèsent sur les politiques publiques.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 16 octobre 2023)
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