Dans le nord du Mali, l’armée « reconstituée » poussée à quitter son camp de Kidal

Dans un contexte de reprise des hostilités, une partie du bataillon intégrant des éléments de l’armée, de la rébellion séparatiste et des groupes armés pro-gouvernementaux s’est repliée sur une base de la Minusma, elle-même sur le départ.

Le Monde  – Un bataillon qui était censé matérialiser la réconciliation – désormais révolue – entre acteurs armés dans le nord du Mali a été poussé à quitter son camp, mardi 10 octobre à Kidal, théâtre possible d’une confrontation militaire dans les prochaines semaines. Son départ a été rapporté par l’armée malienne, par la rébellion qui vient de reprendre les armes et par la mission de l’ONU, la Minusma.

Ce bataillon de l’armée dite « reconstituée » intègre des éléments des forces qui se sont combattues après le début de l’insurrection, en 2012, et jusqu’à un accord de paix en 2015 : soldats de l’armée, combattants de la rébellion séparatiste à dominante touareg, hommes des groupes armés pro-gouvernementaux. Ce bataillon incarnait l’effort de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des anciens combattants, un des chapitres importants de l’accord de paix.

L’arrivée de quelques centaines de membres du bataillon reconstitué à Kidal, en février 2020, après des années d’absence de l’armée, avait été saluée comme une avancée significative sur la voie de la paix dans un pays qui reste en proie au djihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle. Dans les faits, Kidal, bastion de la rébellion séparatiste, est restée sous le contrôle de cette dernière malgré la présence d’un camp de l’armée reconstituée et d’un autre de l’ONU.

Les séparatistes viennent de reprendre les hostilités contre l’armée et l’accord de 2015 est moribond. Une possible opération de l’armée se profile à Kidal.

Un enjeu de souveraineté majeur

La mission de l’ONU, poussée vers la sortie par la junte au pouvoir à Bamako, doit libérer son camp à Kidal dans les prochaines semaines. La rétrocession de ce camp pourrait donner lieu à des combats entre la rébellion et l’armée pour le contrôle de l’emprise. Un important convoi de l’armée s’est mis en branle la semaine passée en direction de Kidal, dans la perspective de l’évacuation du camp onusien local et, plus au nord, de ceux de Tessalit et d’Aguelhok. La rébellion s’est livrée à des attaques contre la colonne, qui a progressé jusqu’à environ 110 km au sud de Kidal.

Lire la suite

 

 

 

Source : Le Monde  Avec AFP

 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page