Trois mois après les élections de 2023, le rapport de la commission nationale indépendante qui vient d’être remis au chef de l’Etat au palis de Nouakchott est considéré par les observateurs comme une simple formalité d’usage qui gagnerait à avoir une peau neuve.
C’est un gadget républicain pour amuser la présidence de la république qui l’a mis en place pour organiser toutes les élections. Nommés par Ould Ghazouani, les membres se contentent de fermer les yeux sur les irrégularités constatées sur tous les scrutins importants et en particulier les législatives et les présidentielles, les enjeux principaux du régime de Ould Ghazouani.
La remise du rapport après trois mois des élections est donc une simple formalité d’usage et ne peut en aucun cas ni changer les résultats ni faire l’objet de discussions. Un rapport donc classé d’autant plus que Ould Ghazouani n’a même pas attendu longtemps pour avoir cerise sur le gâteau un accord politique avec les deux grands partis de l’opposition UFP et RFD, un pacte républicain qui contribue à tracer la route vers une réélection en 2024.
Un tel rapport est in fine une simple médiatisation d’un organe qui organise la tricherie politique et la fraude, le président de la CENI et le président de la République et le ministre de l’Intérieur étant les trois têtes pensantes des hold-up électoraux.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 07 octobre 2023)
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