Les Mauritaniens sont dans l’expectative en attendant l’avis du conseil de la Fatwas sur les violences faites aux femmes et aux filles. En confirmant que le gouvernement ne promulguera aucune loi contraire à la charia, le ministre des Affaires islamiques donne pratiquement le feu vert aux Oulémas.
Le message est clair. Ould Ghazouani veut éviter au gouvernement une troisième non-promulgation de cette loi après les deux refus du parlement sous le régime de l’ancien président OUld Abdel Aziz. Les Oulémas sont ainsi mis devant leurs responsabilités tout en sachant que le rejet au moins des textes sur les violences sexuelles est un secret de polichinelle.
Dans le cas des viols c’est l’absence de consentement des victimes qui est difficile à prouver. La Charia ou loi islamiques dispose d’un crime spécifique appelée « Zina ». Les femmes victimes de viol sont arrêtées pour » relations sexuelles hors mariage ». Dans un pays où le code pénal est en grande partie régi par la loi islamique, les défenseurs des droits humains et les militants des associations pour la promotion de la femme, prêchent dans le désert. Les victimes de plus en plus nombreuses ne savent plus où tourner la tête.
Le ping-pong entre le gouvernement et les Oulémas ne plaît pas aux activistes féministes qui se sont rassemblées cette semaine devant l’Assemblée nationale pour réclamer le vote de la loi. Pour le moment la balle est dans le camp du conseil de la Fatwa. Cette nouvelle tension sociale risque de s’intensifier dès la réponse des religieux.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 06 octobre 2023)
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