Vu du Royaume-Uni – Pourquoi donc les Français sont-ils gagas de la famille royale britannique ?

Le roi Charles III a posé le pied en terrain conquis, ce mercredi 20 septembre, dans un pays où la monarchie fascine toujours autant. Ce qui laisse un brin perplexe le chroniqueur de l’hebdomadaire londonien “The Spectator”.

Courrier international – “La France n’est clairement pas aussi républicaine qu’elle le dit.” Au premier jour de la visite d’État du roi Charles III dans l’Hexagone, mercredi 20 septembre, John Keiger partage sa circonspection sur le site Internet de l’hebdomadaire The Spectator. De Paris à Bordeaux, où le souverain et la reine Camilla doivent se rendre ce vendredi, les Français “semblent fascinés par la royauté en général, et la monarchie britannique en particulier”.

Les sondages le confirment, vague après vague. Et les audiences télévisées ne mentent pas : 7 millions de téléspectateurs ont assisté aux funérailles d’Élisabeth II, en septembre 2022. “On pourrait bien sûr dire qu’ils rendaient hommage plus aux qualités humaines exceptionnelles de la reine Élisabeth, à son dévouement inébranlable à son devoir plutôt qu’à son statut de monarque.” Pourtant, les obsèques de son mari, le duc d’Édimbourg, dix-huit mois plus tôt, avaient suscité un intérêt comparable. Quant aux audiences de l’enterrement de Diana, en 1997, “elles étaient encore meilleures, avec 10 millions de téléspectateurs”.

Le président, une personnalité politique

 

L’attitude française envers la monarchie renferme “de nombreuses contradictions”, insiste cet ancien professeur de relations internationales à l’université de Cambridge. D’après les enquêtes d’opinion publiées dans la presse parisienne, 71 % des personnes interrogées déclarent porter un regard favorable sur la famille royale britannique. Mais, dans le même temps, 55 % d’entre elles estiment que la monarchie n’est pas adaptée à la société contemporaine.

Plus troublant encore, 38 % disent “rêver” devant ce type de régime. “On sent chez les Français une certaine nostalgie pour un régime autre que le système républicain actuel dans lequel le chef de l’État est une personnalité ouvertement politique et donc une force de division, décrypte John Keiger pour le magazine conservateur. La république ne semble pas être la panacée pour un pays aussi prompt à se diviser.”

Lire aussi : Entretien. Charles III en France : “Les visites royales peuvent avoir une utilité diplomatique”

Certes, la France a aboli la royauté en 1792. Avant de la restaurer. Puis de flirter avec l’idée d’une fusion avec le Royaume-Uni sous la tutelle de la couronne d’Angleterre au début de la Seconde Guerre mondiale, sur proposition du député Winston Churchill. De nos jours, “l’enthousiasme français pour la monarchie permet sans doute de séduire les électeurs, vu le battage qu’Emmanuel Macron fait autour de cette visite d’État, souligne John Keiger. Certains plaisantins déclarent déjà que Macron semble parfois plus royaliste que le roi. D’autres, plus menaçants, lui conseillent de veiller à ne pas connaître le même sort que le dernier habitant royal de Versailles.”

Source : Courrier international

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