Mauritanie : les campagnes de façade sur la législation du travail et l’enrôlement des citoyens

Les observateurs reviennent cette semaine sur des campagnes du gouvernement qui battent leur plein à l’intérieur du pays sur la législation du travail et l’enrôlement des citoyens. Deux dossiers sensibles qui touchent les droits fondamentaux des Mauritaniens.

C’est le ministre de la Fonction publique et du travail ainsi que le directeur général de l’agence nationale du registre de la population et des titres sécurisés qui sont pointés du doigt. Le premier vient de lancer une campagne qui cible le Trarza , l’Adrar, l’Inchiri, le Tiris Zemmour et Nouakchott pour l’application de la législation du travail à trois mois de la fin de l’année. Ce sont le contrôle de la régularité des formalités, les procédures de contrat de travail et les droits des travailleurs dans le public et le privé qui sont visés par cette campagne organisée chaque année et qui intervient après quatre années de gouvernance de Ould Ghazouani.

Même si cette campagne au forceps est destinée aux inspecteurs de travail et aux acteurs sociaux, il n’en demeure pas moins qu’elle passe sous silence la politique d’autruche de la fonction publique qui discrimine à travers les concours et examens. C’est contraire à la législation du travail et les droits des citoyens. Vu sous cet angle c’est une campagne inaudible au même titre que celle qui bat son plein depuis des mois dans les régions sur l’enrôlement des citoyens. C’est le dernier recensement envisagé par les autorités de Nouakchott.

En attendant les observateurs assistent à une fin de campagne qui se déroule dans des conditions difficiles pour les populations de la vallée confrontées à une lenteur exprès des opérations de recensements supervisées par une administration sur instruction de l’agence nationale de registre des populations et des titres sécurisés, et qui délivre à compte-gouttes les papiers d’enrôlement. Une campagne de façade qui s’inscrit dans le prolongement du génocide biométrique initié par l’ancien président Ould Aziz en 2009.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 19 septembre 2023)

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