En Côte d’Ivoire, le grand stade d’Abidjan prend l’eau

Le match amical Côte d’Ivoire-Mali a dû être arrêté à la mi-temps après de fortes intempéries. Suscitant de nouvelles critiques sur le complexe sportif phare de la Coupe d’Afrique des nations qui s’ouvre en janvier.

Le Monde  – « C’est honteux !  » A l’annonce de l’arrêt du match amical Côte d’Ivoire-Mali le 12 septembre au soir, les supporters ivoiriens ne cachaient pas leur agacement en quittant les travées du stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, situé au nord d’Abidjan.

Quelques minutes avant la fin de la première période, des pluies torrentielles se sont subitement abattues sur le stade. Alors que sur le terrain, le score de ce match très disputé était de 0 à 0 entre les Eléphants ivoiriens et les Aigles maliens, le public s’est rué dans les couloirs du stade pour se mettre à l’abri, provoquant quelques mouvements de foule et des tensions. Un abri plutôt précaire puisque, très vite, les couloirs ont eux aussi été inondés.

« Mauvais signal »

Rapidement, une réunion d’urgence s’est tenue entre officiels et organisateurs du match. Les arbitres sont retournés sur le terrain pour évaluer sa qualité. Comme le veut la règle, le ballon ne rebondissant plus, la partie a été arrêtée, alors que sur le plateau de la télévision publique ivoirienne, les experts invités estimaient qu’interrompre le match serait un « mauvais signal », à quatre mois du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui se tiendra en Côte d’Ivoire du 13 janvier au 11 février 2024.

Quelques heures plus tard, la direction générale de l’Office national des sports (ONS), le maître d’ouvrage délégué par le ministère des sports, a rapidement donné quelques explications techniques. « Il a été observé que des flaques d’eau s’étaient formées sur la pelouse, indiquant un drainage lent du terrain. Cette situation pourrait être due au débordement conjoncturel du système de drainage ou à un problème de nivellement de la pelouse, explique l’ONS. Cependant, nous tenons à préciser que des experts spécialisés dans l’entretien de la pelouse et des infrastructures connexes sont actuellement mobilisés pour apporter immédiatement les corrections nécessaires. »

Depuis le match, les critiques pleuvent dans le pays alors que le stade de 60 000 places, le plus grand et le plus important de la compétition, doit notamment accueillir le match d’ouverture et la finale de la CAN. Si certains sont scandalisés, d’autres ont choisi la dérision. Surnommé le « Stado » – contraction de stade et Ado, le surnom du président ivoirien – l’enceinte est désormais affublée, sur les réseaux sociaux, de celui de « Stade Adeau ».

Inauguré en 2020, l’édifice d’un coût de 143 milliards de francs CFA avait déjà dû être repris un an plus tard, notamment en raison du mauvais état de sa pelouse. Mais le problème demeure. « On a rénové le stade à hauteur de 20 milliards de francs CFA, et aujourd’hui pour une pluie de quelques minutes, on ne peut plus continuer. Où est passé notre argent ?, s’interroge le supporter Ibrahima Doumbia. On en a marre, parce qu’aujourd’hui la Côte d’Ivoire, c’est la vitrine de l’Afrique de l’Ouest. Et là, c’est catastrophique. Qu’on revoie la copie ! »

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(Abidjan, correspondance)

Source : Le Monde 

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