Au Gabon, la transition « verticalise » le drapeau

Amateurisme ou volonté de changement ? La charte de la transition gabonaise évoque un drapeau national différent de celui de 1960.

Jeune Afrique  – Le général Brice Clotaire Oligui Nguema aurait-il décidé de rompre avec les pères de l’indépendance du Gabon ? Le président de la transition communique toujours dans le Journal officiel de la… République gabonaise.

Mais dans l’édition du 4 septembre dernier, un changement inattendu a fait tiquer nombre d’observateurs…

La forêt, le soleil et la mer

 

Le quatrième article, sur les 62 que compte la Charte de la transition largement inspirée de la Constitution de 1991, indique que « l’emblème national est le drapeau tricolore, vert, jaune et bleu ». Pas de surprise sur les teintes et leur ordre, le pavillon de la République gabonaise retenu par la loi n°54/60 du 9 août 1960 arbore le vert « irlandais clair » de la forêt équatoriale, le jaune « d’or » du soleil et le bleu « Roy »de la mer.

En revanche, si le texte qui régit la période transitoire dont la durée pourrait être de deux ans rappelle que les trois bandes de couleurs sont « de dimensions égales » – d’une longueur égale à quatre fois la largeur –, il stipule également que lesdites bandes sont « verticales ». « On dirait qu’on a changé de drapeau ! » s’étonne un Gabonais sur les réseaux sociaux…

En effet, fidèle sur ce point à la loi de 1960, l’article 2 alinéa 3 de la Constitution de 1991 décrivait des bandes « horizontales ». Même si la souveraineté et le développement d’un pays ne se résument pas à une option graphique, un changement aussi symbolique que celui de drapeau ou de nom d’un pays n’est généralement pas décidé en catimini, surtout si l’on considère toutes les dépenses induites, en termes de couture de bannières ou d’impression d’entêtes de courriers officiels. À la publication du Journal officiel du 4 septembre, c’est bien à une « coquille » que les commentateurs ont majoritairement pensé.

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Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Source : Jeune Afrique 

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