Courrier Expat – La scène est étonnante. Au petit matin, des centaines de supporters du très populaire club carioca du Vasco da Gama envahissent l’aéroport international de Rio pour accueillir la nouvelle recrue du club : le footballeur français Dimitri Payet. Ils lui font une sacrée fête, avec déjà une chanson à la gloire “de Payé”. Ils remettent ça quelques jours plus tard dans l’impressionnant cadre du stade historique du Maracanã.
C’est vraiment étonnant, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, si Dimitri Payet, en fin de carrière, est un excellent joueur, il n’est pas une vedette. Il n’était pas dans l’équipe de France championne du monde en 2018. Or le Brésil aime, d’abord et avant tout, les “craques”. Ensuite on ne peut pas dire que le football français ait une grosse cote au Brésil. Longtemps méprisé (“même pas une coupe du monde !”), il n’a commencé à progresser dans l’estime des Brésiliens qu’à partir de 1998. Il a enfin eu ses “craques” : Zidane et Mbappé. Sans compter que de nombreux Brésiliens suivent désormais le championnat français, où jouent de nombreux joueurs brésiliens. Mais quand même : toujours un cran en dessous des autres grandes nations européennes.
Ce qui est aussi surprenant, c’est que bien peu de joueurs européens venaient jouer au Brésil jusqu’à présent, et que ceux qui le faisaient avaient des résultats assez aléatoires. Bien sûr, le club du Vasco est dans une mauvaise passe et met beaucoup d’espoir dans ce recrutement prestigieux : l’accueil est à la hauteur des espérances et de la pression mise sur le joueur. Et aussi du risque : les supporters sont exigeants et sans pitié. Dans cette situation, Dimitri Payet a un avantage : il vient de Marseille et a vite identifié les similitudes entre les deux villes et leur culture footballistique passionnée.
La tradition gastronomique
Évidemment, on peut aussi voir dans ce petit événement un changement d’époque. Les Français n’ont pas fait partie des grandes migrations populaires du XIXe siècle vers le Brésil, comme les Italiens ou les Allemands. À l’époque, les expatriés français étaient plutôt des artistes, des professeurs, des savants, des architectes ou des couturiers, qui implantèrent à Rio une culture francophone et francophile. Viendra ensuite le temps des hommes d’affaires, jusqu’à aujourd’hui. Mais un secteur se distingue depuis longtemps : celui de la gastronomie.
Source : Courrier Expat
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