dont le départ avait été demandé en fin d’année 2022 par la junte au pouvoir.
– La décision va sans doute tendre encore un peu plus les relations entre la France et le Burkina Faso. Les militaires au pouvoir à Ouagadougou ont, d’après les informations du Monde, refusé ces dernières semaines de donner leur agrément à la nomination d’un nouvel ambassadeur français dans le pays. Le diplomate Mohamed Bouabdallah était pressenti depuis le printemps pour remplacer Luc Hallade,A 45 ans, Mohamed Bouabdallah est sous-directeur des affaires politiques au Quai d’Orsay. Il a déjà été en poste en Egypte comme conseiller culturel et directeur de l’Institut français. Il n’attendait que l’approbation des dirigeants burkinabés pour s’installer à Ouagadougou, son premier poste en tant qu’ambassadeur.
Après cette fin de non-recevoir, les autorités françaises vont devoir proposer la nomination d’un autre diplomate. « Chaque pays est libre d’accréditer ou non les représentants étrangers proposés. Nous vous renvoyons vers les autorités burkinabées de transition », se contente de commenter une source diplomatique française à propos de cette décision, restée jusqu’ici confidentielle, dans le contexte régional du coup d’Etat survenu au Niger le 26 juillet. « Pour notre part, nous continuons d’adapter notre dispositif diplomatique à la situation sécuritaire qui se dégrade au Burkina Faso. Le nombre des agents déployés à l’ambassade a, de ce fait, été réduit », rapporte-t-on à Paris.
Paris ne veut pas travailler avec la junte
Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré et de ses hommes, à la suite d’un coup d’Etat, en septembre 2022 – le deuxième en huit mois dans le pays –, les relations n’ont fait qu’empirer entre le Burkina Faso et la France, bien que les liens diplomatiques ne soient pas formellement rompus. Comme au Mali voisin, Paris a refusé de travailler avec la junte pour assurer la sécurité du pays, d’autant plus que les dirigeants burkinabés ont de leur côté cherché à diversifier leurs partenaires dans la lutte antiterroriste, en ouvrant la porte à une éventuelle coopération avec la Russie et les mercenaires du Groupe Wagner – sans que la présence de ceux-ci soit confirmée dans le pays.
« On ne travaille pas à assurer la sécurité d’un pays avec ceux qui détruisent cette sécurité », dit un officiel français, en référence à la multiplication des coups d’Etat militaires à Bamako, à Ouagadougou et maintenant à Niamey. Ces derniers jours, les autorités burkinabées ont apporté leur soutien aux putschistes nigériens, les assurant de leur aide en cas d’intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
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