Le jeûne de Bazoum / Par Tijane BAL

KassatayaPour le fidèle qui l’observe, l’une des significations du jeûne serait d’expérimenter les privations afin que cette expérience le sensibilise au sort de ceux dont ces privations sont l’ordinaire. Ce qui, dans une certaine mesure, donne son sens au geste tout en le relativisant. Le jeûneur jeûne parce qu’il le veut bien. Il a vocation à retrouver sa vie d’avant après la « rupture ».

Il serait cynique de qualifier de volontaires les privations dont se plaint l’ancien président nigérien, par son médecin personnel interposé qui lui a rendu visite hier. Lequel dénonce les « conditions inhumaines de détention » infligées à son patient en insistant tout particulièrement sur l’absence d’eau, d’électricité et la qualité voire la disponibilité de la nourriture comme illustration.

Toutes choses que l’on imagine en effet invivables pour M. Bazoum au regard de son train de vie habituel. Mais alors quid du Nigérien moyen dont c’est l’ordinaire ? Foin de démagogie. Nul, à commencer par l’intéressé, ne peut demander raisonnablement que chaque nigérien vive dans une demeure du standing d’un palais présidentiel. En revanche, le minimum vital, est-ce trop demander ?

Espérons que, comme le jeûneur, Bazoum, rétabli dans ses prérogatives, dans son palais aux splendeurs retrouvées, n’oubliera pas ses jours de relative disette et surtout pensera fort aux abonnés aux disettes plus durables et autrement plus sévères.

Tijane BAL pour Kassataya.com

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