
En classant en zone rouge le Mali, la France n’est plus maître du jeu. Le temps de la Françafrique est dépassé pour la junte militaire de Bamako. La suspension de délivrance de visas réciproquement est une autre étape des relations tendues entre la France et le Mali.
Cet épisode de suspension de visas entre Paris et Bamako est considéré par les observateurs comme un air de la « nouvelle ère », chère à Macron qui continue de se voiler la face depuis son accession au pouvoir. Désormais c’est la réciprocité qui va régir les relations jusqu’au prochain président français en 2027.
En attendant la junte militaire à Bamako ne lâche rien et s’affirme comme des garants de la souveraineté du Mali. Cette nouvelle ère des Indépendances après 63 ans de dépendance est partagée par le Burkina Faso, la Guinée et maintenant le Niger qui attend des sanctions économiques et financières de la CEDEAO et de l’UAMOA sur fond d’une intervention militaire probable de l’organisation régionale avec le soutien déjà deux des meilleurs élèves de la Françafrique, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
Ces quatre putschistes ont un dénominateur commun, un sentiment anti-français. La Russie sous la houlette de Wagner peut se réjouir de sa communication. Aujourd’hui la France est sommée de quitter le Sahel. Le Mali fait figure de tête de pont de cette nouvelle jeunesse d’officiers qui entendent couper le cordon ombilical de la Françafrique. Le feuilleton entre Paris et Bamako est loin de se terminer avec la crainte d’un effet de domino sur le reste de l’Afrique francophone. Ce climat de surenchère de visas n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 10 août 2023)
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