La diplomatie américaine ne permet pas d’avancer au Niger, “triste bilan”

Présente à Niamey, l’adjointe d’Antony Blinken au département d’État n’a pas pu parler au président élu Mohamed Bazoum, ni même au leader de la junte.

Courrier international – “L’incertitude a agité les habitants de Niamey”, observe CNN, rapportant qu’une quarantaine de pick-up avec à leur bord des soldats venus de tout le pays ont fait leur apparition dans la capitale depuis dimanche soir et la fin de l’ultimatum de la Cedeao. “À la fois pour rassurer une population nerveuse et préparer une potentielle bataille”, note la chaîne.

CNN décrit des habitants se précipitant dans les supermarchés pour acheter du riz et de l’huile. Quasiment tous les bus quittant la ville sont pleins. “Notre pays est au bord d’une crise que nous n’avons jamais connue. Nous avons très peur”, confie au média américain une jeune femme rencontrée au marché Watada, dans l’est de Niamey.

Les Nigériens ne savent pas à quoi s’en tenir mais les tractations se poursuivent, selon Al-Jazeera. Victoria Nuland, adjointe d’Anthony Blinken, le secrétaire d’État américain, s’est rendu dans le pays ce lundi pour discuter avec quatre membres de la junte. Une première pour un diplomate de Washington depuis le coup d’État du 26 juillet. Mais Mme Nuland n’a pu rencontrer ni le président élu, Mohamed Bazoum, ni le général au pouvoir, Abdourahmane Tchiani. “Elle a dressé un triste bilan de ses discussions avec les chefs militaires”, remarque Al-Jazeera. “Ils sont restés fermes sur leur vision des choses et elle ne correspond pas à la Constitution du Niger. C’était difficile aujourd’hui”, a-t-elle expliqué par téléphone à la presse.

Un peu plus tôt à Washington, un porte-parole du département d’État avait assuré qu’une “fenêtre d’opportunité restait clairement ouverte”. La BBC souligne que “Washington croit que la crise peut être résolue”, les États-Unis ont décidé de “geler des millions de dollars d’aides” jusqu’à ce que le président Mohamed Bazoum retrouve sa position. La somme représenterait 100 millions de dollars, précise le Washington Post. Le quotidien rappelle que les États-Unis ont deux bases militaires au Niger “pour surveiller l’activité dans le Sahel et la guerre au Soudan”.

Méfiance des pays occidentaux

Le journal béninois La Nouvelle Tribune constate que, “contrairement à la France, les États-Unis évitent de parler de l’option militaire”. Peut-être parce que, comme l’indique La Repubblica, même si les Américains sont “inquiets du sort du Niger, jusqu’ici acteur fondamental de la stratégie occidentale contre les jihadistes au Sahel”, ils “craignent, en cas d’aggravation, d’être impliqués par les Français dans une opération comme celle menée en Libye en 2011, véritable croque-mitaine à leurs yeux”.

Lire la suite

 

 

Source : Courrier international

 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page