Mauritanie : le plébiscite des quatre années de gouvernance de Ould Ghazouani par des personnalités nationales et européennes fait polémique

C’est la lettre de soutien au président mauritanien par des personnalités mauritaniennes et européennes à l’occasion du quatrième anniversaire de l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani qui focalise l’attention des observateurs ce début de semaine.

Cette haute distinction qui circule sur les réseaux et lancée par un groupe de WhatsApp est un condensé d’apologie des quatre années de gouvernance de Ould Ghazouani alors que les indicateurs économiques sont en majorité au rouge.

Quatre ans de recul de la démocratie et de violation des droits de l’homme. Quatre ans d’impunité. Quatre années de déficit budgétaire et d’endettement. Depuis 2019 les Mauritaniens ont faim et soif et vivent dans l’obscurité. Les jeunes se ruent aux Etats-Unis parce que sans avenir chez eux. Ceux qui restent vivent de promesses d’emploi qui tardent à venir.

L’hécatombe du baccalauréat et les mauvais résultats du concours d’entrée au collège résultent d’une réforme du système éducatif controversé avec l’accélération du processus d’arabisation qui entérine l’assimilation forcée des écoliers non arabophones. La corruption et la gabegie sont loin d’être éradiquées à cause des forces clientélistes qui agissent à proximité de la présidence. Le recyclage des personnalités des anciens régimes de Ould Taya à Ould Ghazouani a atteint son paroxysme.

La liste est longue pour un bilan mitigé de quatre années. Cette lettre de requête de portée idéologique est signée par des Cheikhs et Oulémas, de leaders et de présidents de partis politiques de ministres ambassadeurs hauts fonctionnaires officiers supérieurs et notables de cadres supérieurs et experts et de partenaires internationaux de l’Institut 2IRES auquel appartient l’initiateur.

C’est un appel à une pétition pour cautionner un président qui ne fait pas l’unanimité et dont le projet politique monocolore divise les Mauritaniens. En réalité cette lettre est plus un cri du cœur d’un président frustré pour la réhabilitation de son institut.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 07 août 2023)

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