Les deux mouvements citoyens mauritaniens TPMN et MIN JABAANI s’apprêtent à sillonner le territoire pour aider les populations à se faire enrôler. Ils entendent corriger les défaillances des commissions nationales mises en place pour rattraper le retard du recensement biométrique accumulé depuis 2017. C’est du moins ce que laisse entendre le président du TPMN Dia Alassane dans un entretien cette semaine avec Le Calame.
C’est l’opération à caractère raciste et discriminatoire du recensement biométrique qui laisse de milliers de citoyens Mauritaniens sans papiers, apatrides et étrangers chez eux, qui est pointée du doigt par le président du mouvement citoyen TPMN et en même temps président de la CVE-VR.
L’accès à l’Etat civil est un droit inaliénable pour tous les Mauritaniens mais depuis la création de l’agence nationale des populations et des titres sécurisés en 2009 sous le régime de l’ex-président Ould Abdel Aziz la citoyenneté est difficilement accessible aux composantes négro-africaines et harratines. C’est ce que le mouvement citoyen TPMN appelle génocide biométrique ou la volonté manifeste du pouvoir de priver les Noirs de Mauritanie de leur nationalité. Ce rappel historique a tout son sens au moment où des commissions nationales sont mises en place à l’intérieur du pays pour rattraper le retard de l’enrôlement des citoyens.
Après un mois sur le terrain même à Nouakchott les citoyens disposant d’anciens certificats de nationales et d’anciennes cartes d’identité ne sont pas enregistrés. Face à cette persistance de rejet TPMN et MIN JABAANI vont sillonner les régions pour voir de visu les oubliés de la république.
L’autre combat des deux mouvements citoyens c’est l’enrôlement des 15 000 réfugiés au Sénégal et 5000 réfugiés au Mali qui attendent un nouvel accord quadripartite entre le Sénégal, le Mali, la Mauritanie et HCR. Le rétablissement de leurs droits de citoyenneté est un impératif pour l’unité nationale et la cohésion sociale, simple voeu pieux du président Ould Ghazouani sur les traces de ces prédécesseurs.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 03 août 2023)
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