
Henri Konan Bédié quitte définitivement la scène politique. Au même moment, Ousmane Sonko la déserte. Pour dire les choses plus honnêtement,en est soustrait.
Les 2 figures politiques n’appartenaient pas à la même génération et n’ont pas eu de ce fait notamment le même parcours. L’une a tout eu. Madré et titré, Bédié a eu droit à tous les honneurs, à toutes les positions de pouvoir et aussi, dit-on, à une confortable aisance financière.
L’autre, Sonko, est surtout en devenir. Du moins, peut-il l’espérer. Mais les vents contraires viennent de se lever. Sonko et Bédié ont en partage un passif.
L’un et l’autre ont convoqué dans le débat public un argument qui aurait dû définitivement être hors champ: l’identitarisme. Celui-ci fut plus explicite et débridé chez Bédié, à travers la notion d’ivoirité, brandie pour disqualifier un adversaire et lui barrer l’accès à la présidence. En vain! Doublement inutile donc.
Plus en filigrane et plus crypté, plus marginal et plus épisodique mais non moins présent, l’identitarisme qui émaille la rhétorique de Sonko, de caractère régionaliste le cas échéant, vise à fragiliser un président déjà au pouvoir par le renvoi sous-jacent à son ethnicité.Pas assez ivoirien d’un côté, trop autre chose de l’autre.
Danger potentiel dans les deux cas.Danger qui s’est traduit en drame réel en Côte d’Ivoire. Vigilance !
Tijane BAL pour Kassataya.com
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