Slate – Nous sommes passés à deux doigts de l’écran noir. À quelques semaines seulement du début de la neuvième édition de la Coupe du monde féminine de football, les cinq grands pays européens, la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et l’Angleterre, n’avaient toujours aucun diffuseur pour la compétition. Conjointement organisé en Australie et en Nouvelle-Zélande, le tournoi vient de débuter ce jeudi 20 juillet et aura lieu jusqu’au dimanche 20 août. Finalement, des accords ont été trouvés quasiment à la dernière minute (le mercredi 14 juin), tant à l’échelle européenne qu’en France, où le Mondial sera retransmis par France Télévisions et le groupe M6.
La négociation catastrophique et infructueuse des droits télévisés de cette Coupe du monde remonte à juillet 2022, lorsque l’appel d’offres avait été infructueux et avait laissé la FIFA (la fédération internationale) abandonnée par les principaux diffuseurs du monde entier. Ces derniers refusaient le prix exigé par l’instance internationale, fixé à 15 millions d’euros par pays, et n’avaient fait aucune proposition au-dessus de 8 millions d’euros.
Le trompe-l’œil du Mondial 2019 organisé en France
Pour l’édition précédente, en 2019, TF1 avait pourtant déboursé 19 millions d’euros pour l’intégralité des droits de la Coupe du monde féminine (et ce, dès janvier 2016, en même temps que les compétitions masculines), avant de revendre une partie en sous-licence à Canal+ en novembre 2017, pour un peu moins de 9 millions d’euros.
Mais l’événement avait lieu en France, sur le territoire national, avec une très forte attente du public et une certaine forme de curiosité patriotique, moins d’un an après le sacre des Bleus, lors de la Coupe du monde masculine en Russie en 2018. De plus, le Mondial 2019 était prévu entre le 7 juin et le 7 juillet, pile-poil après la fin de la saison footballistique, moment propice pour passer du temps devant la télévision.
Résultat: des millions de Français devant leurs écrans et un véritable succès d’audience. Chacun des cinq matchs des Bleues a attiré au minimum 9,5 millions de téléspectateurs cumulés devant TF1 et Canal+, avec des pointes à près de 12 millions contre le Brésil en huitièmes de finale et contre les États-Unis en quarts de finale. La première chaîne en a même profité pour établir cinq des six meilleures audiences de toute l’année 2019 à l’occasion du parcours des Bleues, dont un record à 10,7 millions de téléspectateurs lors de leur élimination.
Pierre Rondeau — Édité par
Source : Slate (France)
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