La NBA, une machine à stars mondiales du basket

M Le Mag – Reportage – « Planète NBA » (1/6). Depuis sa création, en 1946, la National Basketball Association s’est imposée à la fois comme un concentré d’Amérique et une marque planétaire. Magic Johnson, Michael Jordan, Tony Parker, Victor Wembanyama… Cette ligue s’appuie sur des joueurs du monde entier, recrutés à la fois pour leurs prouesses sportives et leur capacité à vendre du rêve.

 

New York, le 22 juin. Le rideau ne s’est pas encore levé sur le Barclays Center, moderne salle de basket-ball dont la façade en acier patiné symbolise le renouveau du quartier de Brooklyn. L’œil ne se repose jamais dans cette arène saturée de lumières et d’écrans géants. L’oreille non plus. La foule de 17 000 spec­tateurs, chauffée par la bière, entretient un brouhaha d’impatience, sur fond de hip-hop. Dans moins d’une heure débute la draft de la National Basketball Association (NBA), la soirée annuelle lors de laquelle les talents les plus prometteurs du basket international sont choisis pour intégrer les clubs américains.

Vingt-cinq joueurs, accompagnés de leur famille et de leurs agents, occupent la green room, offerte au regard du public, devant la scène. Un terme emprunté aux salles d’attente des comédiens, au théâtre. C’est « le » soir de leur (jeune) vie – ils ont tous entre 18 et 22 ans. Des mois, des années qu’ils attendent d’intégrer le plus prestigieux championnat de basket au monde.

L’invitation à s’asseoir ici récompense leurs prouesses mais ne représente pas le bout du chemin : ils doivent encore être sélectionnés par l’une des trente franchises de la ligue – terme utilisé outre-Atlantique pour désigner les clubs. Selon la tradition, les équipes les plus mal placées lors de la saison écoulée, classées ensuite en fonction d’une loterie pondérée, ont la possibilité de piocher les premières dans la liste des candidats. Une manière de rééquilibrer chaque année les forces en présence.

Futurs millionnaires

 

Exotique d’un point de vue européen, le show est un événement incontournable de la culture sportive américaine, aussi vieux que la NBA, dont la création remonte à 1946. Il existe également dans le base-ball, le hockey ou le football (dans sa version d’outre-Atlantique). Une sorte de rite de passage pour aspirants professionnels, invités à se succéder sur l’estrade, tels des lauréats frais émoulus de l’université, pour se voir remettre une casquette portant le logo de leur nouvel employeur.

Pleurs, embrassades… la machine à empathie tourne alors à plein régime, en direct sur la chaîne de sports ESPN, ainsi que sur ABC, une des trois principales networks des Etats-Unis. L’occasion, pour ces futurs millionnaires, invités à se présenter en civil, d’afficher leur goût – souvent clinquant – pour la sape et le strass.

Scoot Henderson, joueur américain sélectionné par les Trail Blazers de Portland (Oregon), à New York, le 22 juin 2023.

 

Cette édition 2023 pourrait rentrer dans l’histoire pour d’autres raisons qu’un affront fait à l’élégance. L’explication tient en un nom : Victor Wembanyama, que l’équipe texane des San Antonio Spurs a choisi en première position. Jamais un Français n’avait été sélectionné à ce niveau. Surtout, le potentiel du jeune homme de 19 ans alimente tous les fantasmes. Les experts s’interrogent depuis des mois : est-il le joueur le plus attendu de l’histoire de la NBA, l’équivalent d’un Michael Jordan ou d’un LeBron James ? Le talent inédit de ce géant de 2,22 mètres, qui peut shooter, dribbler et courir comme un « petit » de 1,90 mètre, va-t-il révolutionner le jeu ? Peu importe la réponse, à vrai dire. Seule compte l’attente, ce moteur du désir.

Superpuissance culturelle et sportive

Pendant que l’excitation du public cuit à petit feu, Adam Silver, le metteur en scène de ce théâtre des rêves, reçoit dans sa vaste loge installée derrière la scène. Il préside la NBA depuis 2014, sous le titre de commissaire. Trois canapés en cuir marron occupent le centre de la pièce, tous gaufrés du logo de la ligue, représentation d’une silhouette de joueur plus célèbre que bien des drapeaux.

C’est l’emblème de la NBA, superpuissance culturelle et sportive aux 9,15 milliards d’euros de revenus en 2022, dont l’aura internationale ne cesse de s’étendre. Chaque pays du monde ou presque a son propre championnat et il existe même – si, si ! – une Fédération internationale de basket, la FIBA. Mais, aux yeux des profanes, le ballon orange se résume bien souvent à la NBA.

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(New York, Springfield (Massachussets), envoyé spécial)

 

Source : M Le Mag

 

 

 

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