Fally Ipupa, pas de danse risqué entre Paris et Kinshasa

Un cliché du chanteur congolais au côté du président Macron a recueilli plus de 100 000 « likes » sur Facebook. Un affichage qui n’a pas été du goût de tous ses compatriotes en RDC.

Le Monde – Il voudrait que l’on ne parle que de sa musique qui célèbre l’amour et les femmes, de ses collaborations avec les stars d’Afrique, d’Amérique ou d’Europe, tels Booba, Aya Nakamura, MHD ou Wizkid. Mais Fally Ipupa est désormais un sujet politique et un objet de controverse dans le pays qui l’a fait star, la République démocratique du Congo (RDC).

Le chanteur avait déjà suscité la polémique en près de vingt-cinq ans de carrière mais le 27 février, c’est une photo prise à 6 000 kilomètres de Kinshasa, la capitale congolaise, qui l’a placé dans une tourmente dépassant de loin le cadre de ses concerts. Fally Ipupa, 45 ans, y apparaît dans un salon de l’Elysée au côté d’Emmanuel Macron, juste avant la tournée du président français en Afrique centrale du 1er au 4 mars.

Le cliché recueille plus de 100 000 « likes » sur sa page Facebook. Mais la complicité affichée entre le chanteur et le chef de l’Etat a aussi ses détracteurs au moment où le pouvoir congolais se montre ouvertement critique de la politique française et de sa nouvelle proximité avec le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) qui ont repris les armes dans l’est de la RDC.

Le lendemain de sa réception au palais présidentiel parisien, une voiture de l’artiste et l’une de ses maisons de Kinshasa sont incendiées. Cela ne décourage pas celui qui se surnomme le « Warrior Suprême ». Le 4 mars, il pose une nouvelle fois avec le président français lors d’une déambulation nocturne dans la mégapole kinoise, accompagné de Patrick Muyaya, le porte-parole du gouvernement congolais.

 

« Personne n’a le monopole de l’amour »

 

« Je préfère laisser la politique aux politiciens », rétorque désormais Fally Ipupa, le regard un peu fuyant. « Personne n’a le monopole de l’amour du Congo. Alors, s’il faut prêter mon image, ma voix ou donner une idée pour aider les Congolais, je n’hésiterai pas. Si, en rencontrant des décideurs de ce monde, je peux faire bouger les choses, je le ferai », précise-t-il. Fally Ipupa se félicite notamment du pont aérien humanitaire mis en place pour assister Goma, la grande ville de l’est de la RDC, entre début mars et fin avril. « C’est entre autres grâce à mon plaidoyer auprès d’Emmanuel Macron qu’environ 80 millions d’euros ont été débloqués [par la France et l’Union européenne] pour aider les populations touchées par les combats dans l’est », fait-il fièrement valoir.

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Source : Le Monde

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