L’exception Mauritanie et l’exception Sénégal à l’épreuve depuis plus d’une semaine de violentes manifestations. Ould Ghazouani et Macky Sall à une année des présidentielles donnent l’image de deux pays ingouvernables menacés de l’intérieur apparemment par leur propre peuple.
C’est leur mal gouvernance qui est pointée du doigt par les observateurs. La menace d’instabilité sociale pour la Mauritanie résulte de bavures policières qui ont fait deux morts à Nouakchott et à Boghé au Sud pays. Des manifestations de colère et d’indignation qui se sont propagées à travers plus de sept villes dont les deux capitales Nouakchott et Nouadhibou. Des arrestations arbitraires se multiplient dans les villes en ébullition avec en première ligne de citoyens interpellés chez eux et des mineurs détenus dans les commissariats de police.
Cette escalade atteint son paroxysme avec l’expulsion de 13 étrangers de la cité minière Zouerate des Sénégalais, maliens et autres nationalités ouest-africaines. Le pays est coupé du monde et les jeunes mauritaniens détenus ou en liberté vivent dans la peur d’être expulsés faute d’enrôlement. L’ombre des événements de 1989 plane sur le pays.
Alors que pour le Sénégal c’est le procès du chef de l’opposition Sonko dans l’affaire de l’accusation de viol par une jeune sénégalise Adji Sarr qui met le feu aux poudres avant le verdict de la cour finalement qui retenu corruption de jeunesse pour le condamner à deux ans de prison ferme. Les partisans du jeune leader du parti PASTEF sont dans la rue. La confrontation avec les forces de l’ordre ont déjà fait 15 morts à Dakar et à Ziguinchor, le fief de l’opposant sénégalais.
Le pays est au bord du chaos avec en toile de fond un troisième mandat énigmatique du président sénégalais. Le dialogue politique qu’il initie va dans le sens d’apaiser la situation. Dakar et Nouakchott sont ainsi sous la menace de la révolte des jeunes.
L’exception Mauritanie au niveau de la sécurité des frontières fait place à l’insécurité dans la rue et même dans les maisons et peut -être dans les bureaux si la tension persiste. L’exception Sénégal comme tête de pont de la démocratie en Afrique subsaharienne est en danger.
Les observateurs ne sont pas indifférents aux grands enjeux du pétrole et du gaz. Avec le plus grand champ gazier Grand Tortue Ahmeyin qui va permettre aux deux pays de s’installer comme grands producteurs de gaz en Afrique. Les premières bouteilles de gaz sont attendues fin 2023 avant les présidentielles de 2024. Des enjeux économiques qui laissent planer des influences étrangères surtout au pays de la Téranga.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 04 juin 2023)
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