En attendant les résultats définitifs du deuxième tour des législatives, la Mauritanie se dirige tout droit vers un parlement à l’image de la société mauritanienne. Les 176 députés sont incontestablement issus de toutes les composantes du pays.
Les législatives 2023 sont inédites du fait de l’ampleur des fraudes à ciel ouvert mais historiques étant donné le nombre d’élus issus de la diversité aussi bien dans le camp du pouvoir que de l’opposition avec en première ligne des femmes et des jeunes. Les résultats définitifs des législatifs ne changeront pas cette nouvelle configuration de l’hémicycle avec l’entrée magistrale des députés de la force émergente issue de la coalition Espoir Mauritanie sous la houlette du FRUD, des députés en force de l’AJD-MR, des députés de la coalition SAWAB-RAG.
Le premier parti de l’opposition TAWASSOUL complète le camp de la gauche mauritanienne. Les observateurs ne s’attendent pas à une surprise au deuxième tour toujours nettement en faveur du parti INSAF qui va conserver sa majorité absolue à l’Assemblée nationale mais avec une représentation nouvelle de l’opposition capable de donner du fil à retordre aux réformes du gouvernement.
La Mauritanie se dirige donc vers un parlement arc-en-ciel qualitativement et quantitativement malgré la bérézina de l’opposition. C’est la victoire du maître du jeu le président Ould Ghazouani dont la stratégie d’anesthésie de l’opposition initiée en 2019 s’est révélée payante Mais c’est un recul démocratique par rapport aux nombreuses dérives de la CENI qui ont faussé les résultats de ce triple scrutin. Un défi de l’opposition à une année de la présidentielle de 2024.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 27 mai 2023)
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