Courrier international – Le 14 mai, deux dignitaires religieux sunnites “fondamentalistes”, accompagnés de “partisans”, s’invitent sur la plage publique de Saïda, dans le sud du Liban, et somment des couples de baigneurs “de quitter les lieux en raison de la tenue jugée indécente des femmes”, raconte le quotidien libanais L’Orient-Le Jour.
Ces ultraconservateurs expliquent alors à ces couples que “les coutumes de la ville ne permettent pas la présence de femmes ‘dévêtues’ dans un endroit public”, témoigne à L’Orient-Le Jour l’un des baigneurs concernés. Face à la pression, sa compagne et lui quittent les lieux.
L’affaire prend rapidement une tournure nationale, notamment après la plainte d’un autre couple qui, refusant de se conformer aux injonctions, explique avoir été agressé physiquement.
Au Liban, l’un des pays de la région où les mœurs sociétales sont les plus libres, la loi n’interdit pas le port du maillot de bain en public, au nom des libertés individuelles. Cependant, les femmes en maillot fréquentent généralement les plages ou les stations balnéaires privées, notamment à Saïda ou dans les zones à majorité musulmane.
Dimanche 21 mai, deux manifestations, pourtant interdites, ont été organisées devant la plage publique de Saïda : d’un côté, on trouve “des manifestantes féministes revendiquant le droit des femmes à accéder à cette plage sans restriction vestimentaire” ; de l’autre, “un groupe d’islamistes hostiles à la présence de femmes en maillot de bain”, raconte le journal libanais.
Les uns scandant “Allah Akbar” (“Dieu est grand”), les autres “Révolte féministe contre le patriarcat”.
Source : Courrier international
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com
