« Dans la réussite de Manchester City, il y a la part du mérite sportif et celle du dopage financier »

Aujourd’hui au sommet de son jeu et de l’Europe, le club de football mancunien fait oublier les conditions économiques de son avènement, estime Jérôme Latta dans sa chronique.

Le Monde – En surclassant, sous des acclamations mondiales, le Real Madrid (4-0) en demi-finale retour de Ligue des champions, Manchester City s’est qualifié pour sa deuxième finale de la prestigieuse compétition européenne – un match que le club abordera en position de grand favori, le 10 juin, contre un inattendu Inter Milan. Les amoureux du beau jeu ont pu apprécier le doublé du Portugais Bernardo Silva et la perfection collective de son équipe.

L’entraîneur Pep Guardiola, maître tacticien, attend depuis douze ans de soulever à nouveau la « Coupe aux grandes oreilles ». Elle le fuit depuis son second titre avec le FC Barcelone, en 2011, malgré un passage au Bayern Munich (2013-2016) et un départ pour Manchester, où il allait trouver des moyens sportifs encore plus importants.

 

« Nouveau riche »

 

Les Sky Blues de Guardiola ont déjà moissonné les titres nationaux dans la pourtant très concurrentielle Premier League (ils ont décroché le cinquième en sept éditions, samedi soir), mais ils se sont heurtés à un plafond de verre européen. Le but se rapproche néanmoins, après la finale perdue de 2021 et l’échec en demi-finales la saison passée… contre le Real.

C’est dire la difficulté de remporter la Ligue des champions, qui semble se réserver aux équipes disposant de « l’expérience », aussi ésotérique soit cette notion, et surtout dans laquelle persiste un fort aléa sportif. Du moins dans ses tours finaux, trustés par les membres de l’hyper élite continentale, dont Manchester City a dû forcer la porte avant de la dominer – profitant aussi de l’hégémonie économique du championnat anglais.

Son modeste palmarès européen, agrémenté d’une seule Coupe des coupes en 1970, rappelle son statut de « nouveau riche ». Racheté en 2008 par un fonds d’investissement d’Abou Dhabi, le club, qui vivait dans l’ombre de Manchester United, a, en effet, bénéficié de moyens économiques considérables. Aujourd’hui, il est le vaisseau amiral du City Football Group et de sa douzaine de clubs filiales dans le monde, témoignant du développement alarmant de la « multipropriété » des clubs.

Sur le plan sportif, le Paris Saint-Germain, autre « club-Etat », peut s’inspirer de ce rival pour mesurer ce qui lui manque. A commencer par un grand entraîneur, clairement investi du pouvoir sportif, exerçant une pleine autorité sur les joueurs.

 

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Source : Le Monde

 

 

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